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Le Burundi face au Covid-19 : la riposte passe à un niveau supérieur

Bujumbura s’est réveillée la perche de prélèvement dans la gorge, le matin du lundi 6 juillet. Le chiffre : 640 citadins prélevés pour la première journée de dépistage massif au Coronavirus, comme le souhaite dans ses priorités le président Ndayishimiye, 20 jours au pouvoir.

Le temps d’arranger nos appareils et se diriger vers les trois sites choisis dans les trois communes de la mairie…

Le matériel est neuf, le protocole sanitaire est respecté. Tout le monde doit impérativement porter un masque de protection, qui est distribué gratuitement sur le site.

Cette campagne tombe alors que la légèreté et le relâchement des Burundais face à la pandémie ont remplacé la peur teintée de panique des premiers jours. De quoi nourrir l’indifférence de certains vis-à-vis de « Ndakira, sinandura kandi sinanduza »

« Ni ivyagusa mugenzi. Ko vyaje, nanje naje » (comme c’est gratuit, et que finalement les tests sont faits, moi aussi je suis venu, Ndlr.).

Sur la queue au site de dépistage massif de l’ETS Kamenge, à côté du bavardage des enfants en vacances scolaires, discussion entre trois étudiants : 

« Dites-moi les symptômes réels du Coronavirus ? »
« La toux, la fièvre, la fatigue,… »
« Ce soleil accablant va lui-même nous causer le corona, qu’ils fassent vite ! »

En commune Ntahangwa, le personnel soignant a déjà effectué plus de 250 prélèvements vers 15h30, normalement un chiffre prévu par jour sur chacun des trois sites.

Ils sont épuisés, et répondent à peine aux questions des journalistes présents. Ils profitent de quelques moments avant la fermeture pour se mettre quelque chose sous la dent, tout en continuant le travail.

À l’hôtel Source du Nil, les dernières personnes au dépistage volontaire attendent sous les tentes. C’est essentiellement des gens qui reviennent du bureau. L’affluence est plutôt vers midi et en fin d’après-midi.
Entre ceux qui doutent et ceux qui disent préférer ce test à celui du VIH, l’équipe médicale a encore une dizaine de personnes à prélever.
16h a déjà sonné, mais les gens continuent d’arriver mais sont renvoyés pour le lendemain.

Cet hôtel à été également réquisitionné pour servir de lieu de quarantaine pour les gens venus de l’extérieur depuis l’annonce de la pandémie du Coronavirus. 

96 tests sont faits en simultané par la machine à PCR.

À côté de l’équipe médicale mise en place pour la gestion de la pandémie, le personnel soignant en renforcement apprend sur le tas. Lequel sera amené à son tour dans les provinces où le Coronavirus sera signalé pour faire les tests.

C’est convenu que les résultats des premiers tests seront disponibles au deuxième jour. D’ailleurs, comme l’appel au dépistage massif a été « largement répondu », le personnel soignant qui devait rentrer restera la nuit de ce lundi afin de finaliser avec les premiers prélèvements, selon le ministre de la Santé publique et de la lutte contre le Sida. Les résultats ne seront disponibles que dans l’après-midi, comme annoncé au site de Kanyosha, tôt ce matin à 8h30.

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Les commentaires récents (3)

  1. Il n’est jamais trop tard pour revenir à la raison et à la réalité. Le temps du déni et du délire a trop duré. Mais pourquoi est-ce que le dépistage se fait dans la gorge alors que les pays du nord il se fait dans le nez?