Les choses sont simples pour le blogueur Ezéchiel Ndayizeye : les Burundais ne devraient pas avoir peur du changement. Car selon lui, le Burundi serait déjà sur la voie d’un développement durable.
Nous, Burundais, ne sommes pas les seuls sur le continent africain à vouloir continuer à dépendre de l’extérieur, sauf que dans le Burundi actuel, les choses tournent autrement. La peur du changement se remarque partout. La question de rompre avec le passé, et surtout avec l’occident a toujours suscité un long débat. Toute affaire qui lie un pays africain à l’occident est de facto sensible. Si on y touche, c’est parfois la guerre, malheureusement les conflits opposent seulement des Africains. L’Occident ne fait que tirer les ficelles. La chute de Kadhafi (le Guide de la Jamahiriya Libyenne), l’assassinat de Patrice Lumumba (RDC) ou la mort de Thomas Sankara (Burkina Faso) sont quelques exemples parmi tant d’autres qui en disent long sur cette triste réalité.
Bras de fer
Kadhafi a toujours voulu que l’Afrique soit financièrement indépendante. La création d’une Banque centrale africaine ou le fond monétaire africain sans omettre la noble initiative des Etats-Unis d’Afrique allait enterrer l’ambition des puissances occidentales. L’endettement des pays du tiers monde entretenu par l’intervention systématique des organisations internationales comme le FMI (Fonds Monétaire International), la Banque Mondiale, l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) semble être une stratégie bien pensée pour augmenter le degré de dépendance des économies africaines vis-à-vis de l’Occident.
Mais ce n’est pas tout. Que dire de la déstabilisation incessante de certains pays africains juste pour pouvoir s’emparer de leur sous-sol ? La RDC est un exemple criant. Les rébellions « téléguidées » qui naissent souvent sur le continent dépendent des financements extérieurs. Le cas du LURD (Liberians United for Reconciliation and Democracy), dont la création fait redouter une certaine implication de la CIA dans les camps de réfugiés de Guinée Conakry pour renverser Charles Tylor au Liberia, est édifiant.
Une peur qui persiste
J’ose le répéter, bien que certains de mes compatriotes ne l’entendent pas de cette oreille: Le Burundi est sur la bonne voie du changement tant attendu. Dans plusieurs provinces, on voit que le pays est en pleine construction. Des réformes, certes en phase de gestation, se remarquent un peu partout : la construction de plus de 3200 écoles et l’apparition d’à peu près 30 universités depuis 2007, l’introduction du nouveau système éducatif (l’école fondamentale) et l’école d’excellence. Près de 100 centres de santé construits entre 2009 et 2012. La mise en place de l’Office burundais des recettes (OBR) a permis l’augmentation inattendue des recettes nationales ce qui permet au gouvernement d’investir suffisamment dans la construction des infrastructures sociales et économiques.
Malgré ces progrès, comment se fait-il qu’après plus de 50 ans d’indépendance, certains d’entre nous continuent de supplier l’occident pour leur survie ? En réalité, c’est la conséquence d’avoir refusé, par peur de l’avenir, de prendre en mains les richesses de notre pays pour en déterminer le sort.
Il faut toujours un début pour avancer
Nous devons comprendre que tout ce qui naît se développe, s’épanouit et grandit jusqu’à faire émerger d’autres aspects. On ne devrait pas continuer à avoir peur du changement. On est condamné à grandir, à devenir autonome, à nous prendre en charge en tant que pays souverain. Il nous faut réaliser qu’être indépendant ne signifie pas ne plus avoir besoin de l’autre. Mais lui faire comprendre que sans lui, la terre n’arrêterait pas de tourner.
Il faut donc poser des actions significatives. Quand on rêve d’un Burundi différent, il devient inévitable d’opérer des réformes importantes visant un réel développement. L’école fondamentale (ECOFO), la construction des écoles et infrastructures publiques, la recherche de nouveaux partenaires internationaux, telles sont les visions. Bien que certaines imperfections ne manquent jamais au départ, l’important est d’oser défier la peur de changer, se prendre en charge, pour faire évoluer les choses. Acceptons de prendre des risques.
Cher Ezechiel, votre article est plein d’optimisme. Nous avons besoin des hommes comme vous qui ont une vision positive des choses. Je rêve de voir un jour l’Afrique independante et unie dans ce que Mouamar Gadaffi voulait appeler les Etats-Unis d’Afrique. Quant à notre pays, le Burundi, je suis aussi de votre côté. Je ne comprends pas pourquoi il y a toujours des burundais qui se satisfont de rester figés sur le passé du pays, de recourrir à l’Occident pour avilir l’image de leur patrie, au lieu d’unir leurs forces avec tous les burundais afin d’envisager un lendemain meilleur. Même si je ne suis pas pro-Obama, je pourrais dire quand même que, nous tous filles et fils du Burundi, ensemble: “YES, WE CAN”
«yes we can» Merci Félix. Together as one!!