Sur plusieurs artères de la ville de Bujumbura, les passages piétons sont devenus peu visibles ou ont même disparu dans certains coins. Une source d’accident majeure. Il est urgent que les gestionnaires des voiries repeignent les routes pour sauver des vies.
Depuis l’introduction des bandées blanches instaurées sur différentes artères de la capitale économique, pas mal de citadins ont poussé un ouf de soulagement. Cependant, depuis un moment, ces passages piétons ne sont plus clairement visibles. Dans certains endroits, ils ont même carrément disparu.
Ce lundi 22 juin, sur le boulevard de l’Uprona, un véhicule a foncé sur un piéton pendant qu’il traversait la route. Se référant aux bandées blanches presque invisible qui l’autorisait à s’engager, il pensait avoir priorité.
Une femme tenant en main ses deux enfants, une fille d’à peu près 6 ans et un gamin d’environ 4 ans, assistaient à la scène. Elle aussi s’apprêtait à franchir le passage pour piétons. Tracée devant eux, une bande blanche les invitait à traverser en sécurité les quatre voies de circulation automobile.
Arrivant depuis leur gauche, un premier automobiliste au volant d’une voiture rouge a accéléré lorsqu’il est passé devant eux. Suivi d’un autre automobiliste. Puis d’un autre. En tout, 10 conducteurs ont filé sans ralentir pour les laisser traverser.
D’un coup, un automobiliste a décidé de s’arrêter, d’un simple geste de la main, comme un grand seigneur devant un cerf, il choisit de laisser passer cette femme et les deux enfants. Ce geste, pourtant normal, est souvent interprété comme un geste de courtoisie.
L’automobiliste dicte ainsi ses règles. Au Burundi, cela montre que la plupart des automobilistes ignorent les règles en matière de passages piétons.
Que dit le code de la route ?
Le code de la route, en son article 252, est assez explicite sur ce point. « Des lignes ou marques transversales de couleur blanche ou jaune placées sur la voie publique délimitent les passages utilisés par les piétons et cyclistes pour traverser la chaussée. De plus, elles indiquent l’endroit où les conducteurs doivent s’arrêter pour laisser les piétons traverser la voie publique. »
Même si ces signaux ne sont pas visibles, le code de la route stipule que lorsqu’un piéton s’engage dans un passage pour piéton, le conducteur au volant d’un véhicule ou d’une bicyclette doit s’arrêter pour permettre au piéton de traverser la chaussée. L’automobiliste a donc le devoir de s’arrêter pour laisser passer le piéton. Malheureusement, ces règles sont très souvent enfreintes. Conséquences, la rue ne semble appartenir aujourd’hui qu’aux automobilistes.
Il est donc urgent que les gestionnaires des voiries repeignent ces lignes blanches discontinues dessinées en travers de la route. Car elles sauvent des vies. Celle des piétons. En outre, la police de roulage doit prendre des mesures pour tenir les automobilistes à distance des passages piétons. A défaut, les victimes d’accident ne cesseront de croître.