Bien de gens se plaignent du costumer care des établissements burundais. Que ce soit dans les institutions publiques, les établissements privés tels que les sociétés de télécom, les bars, les restaurants, voire même les centres de soins, ce qu’on appelle le front office ou le service en charge du client accuse souvent des lacunes. Mais faut-il jeter la pierre aux seuls serveurs ? Une ancienne serveuse ayant bossé 18 mois dans le secteur de la restauration nous propose une incursion dans les ‘’coulisses’’ pour nous faire découvrir l’autre face de ce problème.
Ces derniers jours, les réseaux sociaux bouillonnent à cause des vidéos d’influenceurs comme Sexy Love, Gretta Kwizera, et la tiktokeuse Delly Drice, qui n’ont pas mâché leurs mots en ce qui concerne le service de nos restos et bistrots à Buja. Entre les sourires forcés, les plats qui se font attendre, et les serveurs qui ne semblent pas connaître ce qu’est le professionnalisme, tout le monde a son avis.
Le serveur, un héros qui n’a pas la cote
18 mois, ça peut paraître court, mais croyez-moi, c’est assez pour vivre entièrement le stress, la fatigue et souffrir des malentendus. Imaginez une journée où vous devez jongler entre des clients affamés, des cuisiniers sous pression, et un salaire qui frôle le ridicule. Avant de juger les serveurs, posons-nous les questions : ont-ils vraiment été formés pour ce boulot ? Savent-ils ce qu’on attend d’eux ? Sont-ils motivés par ce qu’ils gagnent ? La réponse à toutes ces questions basiques est NON.
Environ 80% des serveurs de Buja sont des jeunes qui viennent de terminer leurs études ou qui attendent désespérément un autre boulot. Pour eux, ce travail n’est qu’une escale, une étape avant de décrocher un ‘’vrai’’ job. Résultat ? Les employeurs les considèrent comme des intérimaires et leur offrent un salaire de misère. Et franchement, qui se donnerait corps et âme pour si peu ?
Ok chers clients, on vous voit. Vous êtes là, sourire aux lèvres, prêts à déguster un bon plat. Mais je veux être honnête avec vous : quand vous entrez dans un resto et que vous voyez ce serveur vous accueillir avec un sourire XXL, sachez qu’il cache sûrement une montagne de soucis. Vous commandez un plat, mais il arrive avec du retard ? Avant de monter sur vos grands chevaux, souvenez-vous : ce n’est peut-être pas la faute du serveur. Peut-être que la cuisine est en plein rush, ou que le chef est perfectionniste (ou juste un peu lent, qui sait ?).
Réinventer la relation client-serveur
Arrêtons de pointer du doigt les serveurs pour chaque petit pépin. La vérité, c’est que beaucoup de problèmes viennent d’en haut : un management qui manque de compréhension, un manque de formation et des conditions de travail qui laissent à désirer. Dans certains établissements, heureusement, il y a un gérant ou un maître d’hôtel pour jouer les arbitres et calmer le jeu. Mais ailleurs, les serveurs doivent gérer seuls, et c’est là que les ennuis commencent.
Chers tenanciers, chers patrons, plutôt que de considérer vos employés comme des pions temporaires, pourquoi ne pas investir un peu dans leur formation ? Un personnel bien formé est un pilier pour l’avenir de l’entreprise et une réputation en béton pour votre établissement. C’est gagnant-gagnant ! Allez, un petit effort, et qui sait ? Votre resto pourrait devenir le spot incontournable de Buja.
Le customer care est une dance à trois
Alors, oui on a des bistrots, des bars, des restos, et même des hôtels cinq étoiles. Mais chacun a son style, son ambiance, et ses particularités. La clé, c’est d’ajuster vos attentes en conséquence et de comprendre que le customer care, c’est une danse à trois : le client, le serveur, et la direction. Si tout le monde y met du sien, on pourrait bien transformer Bujumbura en un hub de services raffinés. Cheers !
Je le trouve intéressant. Merci pour votre sacrifice.
Mais j’ ai peur que ce message n’atteigne la majorité.
je trouve cela intéressant.pourrais -ej en faire partir ?