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La BRB et l’interdiction de retrait de plus de 50 millions BIF par jour. Quels enjeux ?

Dans une correspondance que le gouverneur de la Banque de la République du Burundi (BRB) a adressé aux établissements de crédits et aux institutions de microfinance, il est clairement indiqué que le retrait en cash ne devrait pas dépasser les 50 millions de francs burundais par jour et par client. Quels sont les moyens alternatifs de paiement dont il est question ? Quels sont les enjeux ? Décorticage

La correspondance dont l’objet est l’utilisation d’autres moyens alternatifs de paiement et la limitation des retraits en cash est clairement motivée : « En vue de continuer à promouvoir l’utilisation des moyens alternatifs de paiement autres que l’usage excessif du cash, notamment le recours aux transferts de comptes par virement, l’usage des chèques et autres effets de commerce ainsi que d’autres moyens de paiement digitaux… ». Il s’agit également d’une mesure allant dans le sens de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

Que sont ces moyens alternatifs de paiement ?

Les moyens alternatifs de paiement pour une banque ou une institution de microfinance permettent aux clients d’effectuer des transactions sans utiliser directement de liquidités. Au Burundi, sans être exhaustif, les clients peuvent adopter en premier lieu les cartes bancaires. Les cartes couramment utilisées sont les cartes de débit, reliées directement au compte bancaire, et qui permettent de payer des achats et de retirer de l’argent dans la limite du solde disponible. Deuxièmement, les ordres de virement sont également efficaces pour ne pas toucher au cash (ou aux espèces). Troisièmement, et plus efficace encore, les paiements par les moyens financiers digitaux. Il s’agit des virements électroniques d’un compte vers un autre compte, des applications bancaires mobiles qui permettent de payer des factures, d’envoyer de l’argent ou de faire des achats directement depuis une application dans votre confort avec son téléphone mobile ou son ordinateur.

Pas une mesure punitive, mais un encouragement pour les clients

Adopter ces moyens alternatifs de paiement est un grand avantage et cela rend la gestion financière plus facile et pratique. Les transactions se font presque instantanément, surtout pour les paiements locaux et il n’y a plus besoin de se déplacer en agence ou de faire la queue. Les moyens de paiement sont accessibles, disponibles 24h/24 et 7j/7, même les jours fériés. Cela est réalisable depuis n’importe quel endroit via un smartphone, un ordinateur ou un téléphone mobile. Bien plus, les plateformes utilisent des technologies comme le cryptage et l’authentification à deux facteurs pour protéger les données des utilisateurs. Il y a moins de risque de perte ou de vol, comparé aux paiements en espèces. Les historiques des transactions sont facilement accessibles, ce qui permet de gérer les budgets ou d’analyser les habitudes de consommation. Pour le pays, il y a une réduction des frais liés à l’impression de chèques ou au transport physique pour effectuer des paiements. Enfin, les moyens alternatifs de paiement sont écologiques car ils permettent la réduction de l’utilisation de papier (chèques, reçus, etc.), contribuant à un impact environnemental moindre.

Vers une digitalisation totale du secteur financier du Burundi

Si l’on en croit notre source à la BRB, il y a un projet qui verra le jour d’ici la fin 2025 « qui s’inscrit dans le cadre de modernisation des systèmes de paiement au Burundi, améliorera le switch monétique existant permettant l’interopérabilité totale de tous les systèmes existants et à venir (banques, microfinances, établissements de paiement…) ». Le projet de digitalisation complète devrait permettre l’interopérabilité de tous les acteurs financiers. On devrait pouvoir retirer et verser son argent dans n’importe quelle plateforme de paiement de n’importe quelle institution de paiement. Il y aura également une identification unique. Dieu seul sait les coûts pour identifier les éventuels impayés ou les problèmes de recouvrement pour les acteurs économiques. Il s’agira enfin d’une inclusion financière avec des terminaux de paiement électroniques même dans des endroits sans internet. Croisons les doigts. Attendons de voir !

 

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