Le gouvernement burundais envisage la création d’une banque de financement des projets pour la jeunesse. Comme les jeunes ne sont pas au courant et ne savent pas comment elle fonctionnera, nous vous proposons quelques explications.
La Banque pour la jeunesse dont nous attendons le fonctionnement devra être une banque d’investissement. C’est ce qu’a dit le premier vice-président de la République, Gaston Sindimwo, . «Cette banque est un programme du président de la République qui vise l’encadrement de la jeunesse», a-t-il ajouté.
La banque de la jeunesse encouragera le travail en associations. Celles-ci bénéficieront des financements sur base de la crédibilité des projets présentés. Un projet dont la fiabilité sera clairement démontrée aura un financement. Néanmoins, la banque tiendra scrupuleusement compte de la capacité de remboursement de l’association suite à l’exécution du projet qui lui aura été soumis.
Qu’est-ce qu’une banque d’investissement ?
C’est une banque dont . Elle est créée essentiellement pour le financement des projets de développement. Les clients des banques d’investissement sont les entreprises et les investisseurs qui veulent soit se financer soit placer leurs liquidités. Les banques d’investissement ne reçoivent pas de dépôts des particuliers.
En plus, ils ont un fort taux de rentabilité en raison de leur activité risquée. Leur rendement est aussi lié au risque. En cas de crise des liquidités, les banques d’investissement sont logiquement les premières victimes. Leur fonctionnement est basé sur la confiance.
Prosper Niyoboke, enseignant à la faculté des sciences de Gestion et d’Economie appliquée à l’université du Lac Tanganyika, fait savoir que la banque d’investissement privilégie les projets bancables, c’est-à-dire dont la réalisation est porteur d’emplois.
Elle dispose en son sein d’une unité d’analyse des projets qui lui sont soumis. Cette dernière les étudie à fond, en amont comme en aval. Elle doit s’assurer d’une part de la disponibilité des fournisseurs, de la garantie de la faisabilité et d’autre part de l’existence des débouchés.
Une fois le crédit accordé, une banque d’investissement ne délaisse pas le bénéficiaire. Cet universitaire assure qu’elle encadre les bénéficiaires. Sans quoi, la perte de ses débiteurs impliquera aussi la sienne.
Pour le cas de figure, M. Niyoboke recommande le partenariat de la banque d’investissement de la jeunesse en perspective avec les universités et les centres d’enseignements des métiers. Cela permettra la constitution des plateformes potentielles d’investissement.
Un projet malheureusement inconnu de ses bénéficiaires
Les jeunes disposent de peu ou pas d’informations sur la banque qui devra financer leurs projets. La plupart n’en ont jamais entendu parler. C’est le cas de Fabrice, lauréat de l’Université des Grands Lacs. «C’est toi qui me l’apprends. C’est un bon projet s’il commençait à fonctionner», m’a-t-il répondu.
Ce jeune originaire de la commune Kayokwe en province Mwaro espère que cette banque sera vraiment au service du développement de la jeunesse. «Qu’elle serve non seulement les jeunes déjà en activité, mais aussi ceux qui ont de bons projets mais sans expérience».
Blaise Iteriteka, étudiant en sociologie au département d’Histoire de l’Université du Burundi, met l’accent sur le volet de la formation. En plus du financement, il faudrait que cette banque forme les jeunes dans la conception et la gestion des projets. Ainsi, un bon nombre en profiteront pour initier leurs activités : «Sans quoi, elle serait en train de fonctionner comme une banque ordinaire alors qu’elle n’en est pas une».
Le capital de cette banque de la jeunesse serait compris .
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