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Arusha : la politique de la chaise vide ne sauvera pas le Burundi

Après la sortie de la liste des invités aux « négociations » inter-burundais, la majorité des organisations de la société civile et des partis d’opposition surtout en exil ont manifesté leur désir de boycotter le dialogue. Ce  lundi, cette décision a été concrétisée par leur absence à Arusha. Une décision pernicieuse pour le blogueur Rivardo Niyonizigiye car venant attarder la solution à la crise burundaise.

Après la publication de la liste des participants au dialogue inter-burundais, je m’attendais à une réaction positive de tous les côtés, aux messages d’encouragement et de remerciement, à ce qu’on réclame la participation des Batwa aussi, souvent discriminés. Mais pas à un boycott.  Quand j’ai vu la plupart des invités en exil  rejeter l’invitation, j’ai été déçu. Comme tout citoyen assoiffé de voir le Burundi sortir de cette impasse, je pensais voir à la fin du dialogue des hashtags comme #NewBurundi, #Burundipeace, #QuandLaPaixRevient, #Sangwamahoro, etc. Mais cet espoir a sombré quand une partie des participants a décidé de briller par son absence.

Une mauvaise expérience qui se réitère

Ce n’est pas nouveau au Burundi. En 2010, la majorité des partis de l’opposition ont boycotté les élections après les communales. Ce qui a poussé le parti CNDD-FDD à rester quasiment seul dans la compétition, trainant ainsi le pays dans une impasse politique selon plusieurs analystes et organisations, comme l’International Crisis Group par exemple. L’ADC-Ikibiri a joué dans le vestiaire pendant des années sans rien sauver.  En 2015, quand le pays a commencé à s’enliser, les partis d’opposition ont appelé à un boycott des élections. L’élection a eu lieu. « Les chiens aboient, la caravane passe », ont dit certains.  

Cela ne peut pas servir de leçon ?

Poursuivre le nécessaire

Toutefois, les raisons avancées par les partis politiques de l’opposition et par les organisations de la société civile en exil sont fondées, en plusieurs points.  Avoir peur pour leur vie, c’est fort compréhensible. Mais, s’ils plaident réellement pour le peuple burundais, il faut tout faire pour lui. Tout sacrifier, tout donner. Aller jusqu’à donner leur vie s’il s’avère nécessaire. Leur objectif auto-proclamé n’est-il pas de sauver le pays ? Pourquoi veulent-ils  alors le faire perdurer dans le conflit.

Si le dialogue n’est pas inclusif, il fallait le rendre inclusif en laissant ceux qui étaient invités aller défendre la cause du peuple burundais.  Peu importe s’ils étaient conviés pour le compte de telle ou telle autre organisation. Ce n’est pas l’appellation qui nous mènera à la paix durable. Ce n’est pas non plus parce qu’on est invité en tant qu’untel qu’on est plus pertinent.

Ce qui importe pour le peuple, c’est la paix, la sécurité et la liberté. Qu’elles viennent du sud ou de l’orient, du nord ou de l’occident, cela n’a pas d’importance. Le Burundi ne sera pas sauvé par les organisations pro ou contre le pouvoir, plutôt par de bons leaders. Déjà, la décision de la majorité présidentielle  de boycotter les précédentes sessions nous a causé du tort. Qu’en est-il de celle-ci ? Pourquoi ne veut-on pas apprendre de notre histoire ?

Malgré leur absence, le dialogue aura lieu. Il a déjà commencé. Mais à cause de ce boycott, cette session ne donnera rien, comme les trois précédentes. Et c’est la solution à la crise burundaise qui s’éloigne encore plus.

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