Une photo d’un célèbre pont de Sydney, superposée à une vue contemporaine de la ville est largement relayée sur les réseaux sociaux. La robustesse de cette infrastructure a envouté un Burundais. Cet ancien journaliste s’en est inspiré pour susciter une réflexion plus profonde chez ses concitoyens, en matière d’infrastructure et d’urbanisation. Voici sa réflexion.
Au fil du temps, certaines infrastructures deviennent des symboles de durabilité et de développement réussi. Cette photo du célèbre pont de Sydney, superposée à une vue contemporaine de la ville, montre un pont construit dans les années 1930, mais toujours intact, répondant aux besoins actuels d’une société en pleine effervescence.
Au-delà d’une simple contemplation, ce pont devrait nous inspirer, chers concitoyens Burundais quant à la vision que devrait adopter notre pays en matière d’infrastructures et d’urbanisation. Seules des infrastructures adaptées garantiront un développement harmonieux et éviteront des coûts excessifs à l’avenir.
Je vous propose six axes principaux retraçant les étapes essentielles pour bâtir un avenir durable et prospère pour le Burundi, dans le domaine de l’infrastructure.
1. Investir dans des infrastructures durables
Le pont de Sydney, symbole de durabilité, est un rappel puissant de l’importance d’investir dans des infrastructures solides, pensées pour traverser les décennies et répondre aux défis futurs. À l’instar de ce pont, le Burundi doit viser des infrastructures capables de résister aux effets du temps.
Nos routes, nos ponts, nos bâtiments doivent être conçus pour supporter des flux de transport grandissants et répondre aux besoins des générations futures. Investir aujourd’hui dans des infrastructures résilientes, c’est préparer l’avenir et éviter des coûts exorbitants pour les générations à venir.
2. L’urbanisation de demain se pense aujourd’hui
Avec une croissance démographique galopante, le Burundi doit sérieusement envisager une urbanisation planifiée et structurée. En 2060, ou même en 2080, quelles fonctions occuperont des zones comme les environs de la gare du Nord ou Carama ? Ces quartiers serviront-ils de centres résidentiels ? De zones de loisirs ? De parcs industriels ? Ou encore de pôles administratifs ? Ce n’est pas en 2032 que nous devrons réfléchir à ces questions, mais dès aujourd’hui.
C’est ainsi que nous devrions éviter de déloger des centaines de personnes ou de démolir des bâtiments plus tard. Prévoir des espaces pour les transports modernes, comme un éventuel métro ou d’autres infrastructures de pointe, c’est garantir une transition harmonieuse vers une urbanisation durable.
3. Favoriser le développement économique en ouvrant la porte aux investissements
La ville de Sydney est le fruit d’une croissance économique dynamique, alimentée par des investissements nationaux et étrangers et par une forte industrialisation. Le développement de gratte-ciels dans cette ville témoigne d’un essor économique soutenu.
Bujumbura peut s’inspirer de cet exemple pour structurer ses quartiers centraux, comme Rohero, en hub économique et financier. Des entrepreneurs locaux, dont certains jeunes, œuvrent déjà pour transformer notre capitale en un pôle attractif, mais c’est à l’ensemble de la société d’adopter une mentalité propice à l’investissement et à l’innovation.
4. Adapter nos infrastructures aux besoins de demain
Les infrastructures doivent évoluer pour répondre aux exigences des transports, du commerce et du logement. Par exemple, il est opportun d’examiner l’impact du trafic routier et des besoins de transport de demain, par exemple sur l’axe Gare du Nord-Kinama.
Pourquoi attendre les années 2060 ou 2080 pour indemniser équitablement les propriétaires de quelques parcelles, alors qu’une telle indemnisation coûterait bien moins cher aujourd’hui ? Ce raisonnement s’applique également à d’autres grands axes de Bujumbura. ll est urgent de penser à des routes et des autoroutes qui structureront le centre-ville, le sud et d’autres zones stratégiques.
5. Prioriser la planification urbaine pour anticiper les besoins futurs
Le principe est simple. Il faut être ouvert à l’idée que la vie ne se limite pas qu’à l’intérieur de nos maisons. Un développement durable exige une planification urbaine bien pensée, équilibrant les espaces résidentiels, commerciaux et de loisirs. Des quartiers comme Kamenge, Kinama, Carama, Gasenyi, et d’autres ne disposent pas de véritables espaces de loisirs ou de zones vertes. Si nous ne réservons pas d’espaces pour des parkings, des terrains de sport et d’autres infrastructures de détente dès aujourd’hui, nos enfants devront peut-être parcourir des dizaines de kilomètres pour accéder à de tels espaces dans les provinces voisines.
Une urbanisation bien planifiée devrait également éviter des embouteillages interminables sur des routes principales, comme celle reliant Bujumbura et Gitega, si on se projette dans l’avenir.
6. Construire avec un esprit de durabilité et de résilience
Enfin, l’exemple du pont de Sydney démontre que des infrastructures bien conçues peuvent résister à l’épreuve du temps, servant de pilier aux générations successives. Nos constructions actuelles au Burundi sont-elles à la hauteur de cette ambition ?
Si certains bâtiments comme celui de la BRB ou la bâtisse de 12 étages qu’érige la Bancobu à Rohero démontrent une volonté de se projeter dans l’avenir, le reste du pays ne montre pas encore de signe d’un plan cohérent et solide en termes de durabilité.
En conclusion, alors que nous traversons une phase de croissance démographique et d’urbanisation rapide, le Burundi se doit de concentrer des efforts importants sur l’adaptation de ses villes aux réalités de demain. Bujumbura, Gitega, Ngozi et d’autres villes doivent être préparées pour accueillir les défis de 2060, 2080, et au-delà. À chaque étape de cette réflexion, les contributions des spécialistes et des citoyens engagés sont les bienvenues. Nous devons cultiver une conscience collective pour bâtir un Burundi durable et prospère où chaque génération pourra prospérer dans des infrastructures solides, des espaces urbains bien pensés et un cadre de vie équilibré.
Ensemble, pour un Burundi qui pense l’avenir aujourd’hui !
vraiment je trouve ca très intéressant quant a la route cotebu-Gikoma il fallait un espace qui servira six voies dans l’avenir par ce que après la reconstruction de cette autoroute des personnes riches vont y construire des bâtiments très cher je me demande souvent pourquoi on planifie seulement les autoroutes au lieu de copier aux pays avances comme le Kenya, la Tanzani et l’Ethiopie