À Bujumbura, il ne passe pas un mois sans qu’on entende parler d’un jeune ayant profité d’une formation quelconque en Occident pour disparaître dans la nature. La vie y serait-elle plus facile ? « Que nenni », répond l’ex ministre des Relations Extérieures et Coopération Internationale, ancien diplomate (1973-2006) et auteur d’un livre, Mémoire d’un diplomate. Il s’est entretenu avec le blogueur Landry Ingabire.
Yaga : Aujourd’hui plus que jamais, les jeunes sont déterminés à aller en Occident …Est-ce que la vie est-elle facile là-bas comme on l’entend souvent ?
Amb Cyprien Mbonimpa : Il faut d’abord distinguer deux situations : il y a d’abord ceux qui fuient les guerres ou les persécutions dans leurs pays d’origine. Il y a ensuite les réfugiés économiques qui espèrent trouver du travail en Occident.
Dans les deux cas, la situation n’est pas facile car les pays occidentaux sont eux-mêmes dans une conjoncture de crise économique avec un niveau de chômage très élevé . Pour le cas des réfugiés politiques, ils peuvent bénéficier de l’appui du Haut-commissariat des réfugiés et d’autres organismes humanitaires. Pour ceux qui cherchent l’emploi, ils courent vers un véritable drame car chaque pays privilégie les nationaux.
Pourtant ici les gens partent étant presque sûrs d’avoir quoi faire une fois arrivés en Occident…
Comment peuvent-ils avoir une garantie de travail alors que les nationaux ne l’ont pas ? D’abord il faut avoir un permis de séjour qui n’est pas facile à obtenir.
Sans ce permis de séjour, vous ne pouvez même pas chercher du travail. Si vous parvenez à avoir ce permis de séjour, la garantie de travail n’est pas évidente. Dans la plupart des cas, le travail disponible est celui que les Européens ne veulent pas faire comme balayeurs de rue, baby-sitter, ou serveur de restaurant.
Il y a ce phénomène de gens qui ont des diplômes prestigieux mais qui préfèrent quitter leur poste pour aller vivre dans ces pays. Est-ce qu’ils peuvent utiliser leurs diplômes ?
Ceux qui ont des qualifications recherchées peuvent trouver du travail mais ils ne pourront jamais avancer, ils resteront des exécutants.
Qu’est que vous pouvez conseiller à ces jeunes qui semblent déterminés à y aller par tous les moyens ?
Si on va en Occident pour les études ou les spécialisations, c’est à encourager mais si c’est pour chercher du travail, il faut vraiment les décourager. Les sociétés occidentales constituent un monde d’individualisme, de chacun pour soi sur lequel certains Africains ne parviennent pas à s’adapter. En Afrique on peut loger chez un frère, une sœur, un cousin ou une tante, en Occident cela n’existe pas.
La région du monde où il y a du travail c’est l’Afrique, mais à condition que la corruption soit combattue sérieusement pas seulement dans les mots mais dans la pratique.
« Il y a ce phénomène de gens qui ont des diplômes prestigieux mais qui préfèrent quitter leur poste pour aller vivre dans ces pays. Est-ce qu’ils peuvent utiliser leurs diplômes ?
Ceux qui ont des qualifications recherchées peuvent trouver du travail mais ils ne pourront jamais avancer, ils resteront des exécutants. »
Je comprends qu’il faille décourager les départs si non le pays se vide de ses forces vives. Mais avec le respect que je dois à M. L’Ambassadeur, je crois qu’il oublie que les temps ont changé. Aujourd’hui, je vous assure qu’il y a des personnes d’origine burundaise qui n’ont rien à envier à nos chers ministres. D’ailleurs, ceux-là, vous ne les verrez pas revenir chercher du travail au Burundi. ceux qui reviennent en général, c’est qu’ils ont échoué. Mais pour partir, il faut être prêt à affronter la rude concurrence.
Toi tu as réussi
Merci pour l’article cher bloggueur. Cas typique pour confirmer ce que l’ambassadeur a enonce comme verites que l’on entend pas souvent:
Vivant a l’etranger, je cherche un travail aussi pour financer mes etudes. Jusqu’a present je ne suis pas parvenue a avoir plus que des nettoyages dans des bureux ou hopitaux.
J’ai un niveau maitrise, domaine scientifique, parle trois langues europeennes (francais, anglais, allemand).
Je ne suis pas un cas isole.
@Anonymous
Vous êtes dans quel pays ?
Dommage, je vous embaucherais moi puisque vous parlez anglais et Allemand.
« Entre deux maux, on choisit le moindre ».
J’entre en commentaires sur cet adage français. Reconnaissant et soutenant que c’est courir des risques de décider pareille aventure, je dois néanmoins objecter que cela n’est pas sage de « mourir comme un petit d’un oiseau ».
Non, cela est déshonorant et pessimisant d’obliger sa maman, paysanne cultivatrice des marais d’autrui pour une rémunération journalière de moins d’un demi dollar, à te procurer des unités pour ton mobile quand elle s’ est dépensée pour ton Université.
Non, c’est désespérant et desencourageant pour tes frerots et soeurs encore dans les classes montantes.
Quémander un 100f , savon de lessive de ses habits,plutôt de ses haillons, avec niveau maitrise, quel état affreux!
J’encourage mes compatriotes, vifs cerveaux frais, forces actives en jachère, attendant l’oeil vigilant d’un employeur avisé d’un Etat responsable, de tenter son aventure.
Very nice