Lorsqu’un événement glamour a lieu, il traîne toujours dans son sillage de jolies filles aux robes moulantes et décolletés à faire divorcer un mari fidèle, de jeunes hommes aux corps d’éphèbe, une ambiance à faire pâlir d’envie nos Églises de Réveil, sans oublier que nos chers photographes maintenant savent se munir d’un bon « matos » pour apporter une touche de glamour à la cérémonie. Mais au-delà de ces clichés se cache une autre réalité que peu d’organisateurs sont prêts à partager.
100 000 francs burundais. Un montant qui crée depuis quelques jours du bruit ici et là sur les réseaux sociaux pour une affaire de Miss Ngozi. Et du jour au lendemain, presque tout le monde (même certaines personnalités du pays) a son mot à dire. « C’est de la honte pour notre pays!!! », a lancé l’un d’eux sur son mur Facebook pour crier son mécontentement et faire étalage de son farouche patriotisme. Mais combien de ceux qui ont crié, se sont indignés ou même ceux qui se sont tus, connaissent bien cet univers ?
Quelqu’un a dit « sponsor » ?
Pour faire un événement bien réussi, nous sommes tous d’accord qu’il nous faut des fonds. Mais combien de personnes connaissent les jours qu’il a fallu à l’organisateur de l’événement Miss Kugasaka 2020 pour rassembler les quelques 2 000 000 fbu ? Combien peuvent témoigner de l’avoir croisé quelque part dans les salles d’attente de certaines sociétés en train d’expliquer et justifier son projet, peut-être même le ventre vide et le moral au plus bas ? Au lieu de critiquer, ne faut-il pas plutôt féliciter ce jeune homme ambitieux qui a pu garder le courage jusqu’au bout malgré son « Examen d’État » !
J’ai la chance, si je peux dire, d’avoir été dans des agences évènementielles et je peux vous assurer que la campagne sponsoring est l’étape la plus difficile parmi toutes les autres. Des multiples rejets, des lettres non répondues et de l’humiliation font partie du lot quotidien des organisateurs. Un métier dur si l’on n’a pas un cœur solide et beaucoup de persévérance.
Les préparatifs, un casse-tête…
Un événement de deux ou trois heures dans une soirée peut prendre une année à préparer. Certaines campagnes prennent dès fois un trimestre : campagne sponsoring, publicitaire, etc. Toutes ces campagnes prennent du temps et mais principalement de l’argent, que les organisateurs doivent souvent emprunter et peu d’entre eux vous diront combien cela peut ruiner une personne malgré que les clichés soient aussi beaux que ceux des Grammys.
Derrière les tapis rouges, « les stages », la décoration, etc., se cachent des moments de sacrifice, de doutes et parfois de peines que l’univers de l’événementiel ne vous dira pas. Alors au lieu de s’apitoyer sur nous, la jeunesse, qui faisons comme nous pouvons pour créer des initiatives, ne faut-il pas nous venir en aide et non plus nous rire au nez sur les réseaux sociaux ? Même si tout n’est pas à féliciter, faut-il nous décourager en disant que nous sommes des incapables ?
Le monde de l’événementiel est un monde dur où seuls les plus résilients, courageux et déterminés s’y aventurent, ayons un peu d’empathie pour ces hommes et femmes qui font bouger notre Burundi.