Ce 27 avril, un des constats du premier jour de la campagne électorale fut l’amnésie des Burundais face à l’épée de Damoclès sanitaire, le Covid-19, qui plane sur nos têtes. Alors qu’il est antinomique au regroupement humain, et qu’il n’y a pas de campagne électorale sans attroupements, une adaptation est plus que nécessaire. Analyse.
Il est 20h30’, le 27 avril. Assis devant la télé, regardant attentivement le journal télévisé à la RTNB, l’ouverture de la campagne électorale fait la une de l’actualité. Des milliers de personnes venant de tous les coins du pays, s’étaient rassemblés pour soutenir leurs candidats. Et tout d’un coup, un constant saute vite aux yeux. Les Burundais semblent avoir oublié que le Covid-19 est dans nos murs, tel un loup affamé.
En effet, qui dit campagne électorale, dit aussi foules, rencontres et rassemblements. Or, il n’y avait pas de l’eau savonneuse par exemple, pour le lavage des mains au lieu du rassemblement du parti CDP. À Ngozi et Gitega, des camions FUSO transportaient les militants en toute promiscuité alors que la propagation du Sars-Cov-2 est aussi aérienne. Là, c’est sans parler de l’impossible distanciation sociale que même un aveugle aurait vu. Tout un tas d’actes qui remettent en question la prévention du Covid-19, dans un pays où les personnes-contact ne cessent d’être testé positifs.
À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles
Suite au Covid-19, cette campagne électorale ne devrait pas être comme les autres. Au lieu des rassemblements, le lavage fréquent des mains, le port de masque et le dépistage de la fièvre par thermoflash devraient être une obligation avant l’entrer au meeting. Et au lieu de continuer les rassemblements, vu l’impossibilité de la distanciation sociale, la stratégie du porte-à-porte devait être privilégié. Ceux qui viendraient chercher les voix dans les ménages pourraient se laver les mains, et respecter la distanciation physique avec les interlocuteurs.
La campagne électorale pouvait aussi se jouer sur le terrain des réseaux sociaux. Ils sont devenus incontournables ces jours-ci. Mais aussi sur la radio qui représente 70 % de l’audience médiatique au Burundi, via des messages radiophoniques ou des causeries-débats. Et pour lutter contre les attroupements, l’usage des mégaphones portés par des véhicules en mouvement, des affiches de campagnes ou panneaux publicitaires suffisaient.
Attention !!!
Au lieu de fermer l’œil alors que l’ennemi ne dort pas, nos dirigeants et leaders candidats devraient savoir que la moindre faille décelée dans la prévention du Covid-19, peut nous coûter très cher. La vie reste une priorité même si pour plus d’uns, les élections en valent la peine.
Il est donc important de prendre les choses selon l’attention qu’elles méritent, en veillant sur les mesures de protection plus que jamais. Eh oui, tant que nous avons la possibilité de nous protéger contre une situation, il est nécessaire d’agir en amont pour éviter de se retrouver dans un long et dur combat, souvent sans issue favorable.
vyhiza can