Pendant trois jours et demi, j’ai séjourné à Ndava, dans la commune Nyabihanga, en province de Gitega. Entre balades nocturnes sous une brise fraîche, lait savoureux et viande succulente, chaque instant a été un plaisir, dès le premier pas posé sur cette terre accueillante.
Deux heures, coincé dans un taxi avec mes compagnons de voyage… et enfin, le soulagement de poser le pied à terre. Le vent froid me frappe de plein fouet, presque glacial après la chaleur étouffante que je viens de quitter. Je mets mon hoodie et ne le quitterai plus jusqu’au lendemain matin.
Puis vient le grand baptême : la douche. La tentation de l’éviter a bien failli l’emporter, mais je prends mon courage à deux mains. Chaque gobelet d’eau, l’endroit où nous séjournons n’ayant pas d’eau courante, me gifle presque, mais une fois cette épreuve passée, je me sens revigoré, prêt à affronter la journée.
Une balade, un lait chaud et de la bonne viande
Le soir, nous décidons de sortir prendre l’air. Vêtu d’un léger pull à col roulé, une amie m’interrompt : « Mets quelque chose de plus chaud. » Je l’écoute, et je ne regrette pas : au fil de la promenade, le froid devient mordant. Mon visage, seul élément exposé, en prend un sérieux coup.Nous descendons lentement vers le petit centre. Après quelques sentiers bordés d’arbres et de hautes herbes, que je n’aurais pas empruntés seul, nous arrivons enfin sur la route principale. Il est 18h passées et le petit centre vit : hommes discutant autour d’une pinte, enfants courant, femmes criant à leur mari, et quelques buveurs titubant dans les rues.
Nous entrons dans une petite cafétéria pour un lait chaud réconfortant. L’endroit est modeste mais propre, et la tenante nous accueille avec chaleur. Pendant qu’elle prépare notre commande, un inconnu nous aborde avec une aisance surprenante, comme si nous étions de vieux amis. La conversation s’engage sur la vie, les femmes de la ville et de la campagne, et d’autres sujets, sans importance particulière.
Notre lait arrive enfin : trois gobelets mironko à 1 500 BIF chacun. Nous les dégustons avec plaisir avant de régler la note et de repartir.
Comme nous devons nous lever tôt le lendemain, nous écourtons notre excursion. Sur le chemin du retour, une délicieuse odeur attire mon attention : un monsieur grille des brochettes de porc. Amateur de cette viande, je ne peux résister. Mes compagnons acceptent de m’attendre et nous discutons tranquillement. Ma brochette arrive enfin : juteuse, tendre et savoureuse. Je la savoure en marchant, chaque bouchée un plaisir, malgré la brise fraîche qui la refroidit rapidement.
Je t’aime, mais je pars
Toutes les bonnes choses ont une fin. À regret, je quitte Ndava. Le séjour a été si court que j’ai l’impression de ne pas avoir complètement rechargé mes batteries. J’aurais aimé rester encore un jour ou deux.
Pourtant, ce voyage m’a ouvert les yeux : la ville nous empêche d’apprécier les plaisirs simples. Nous ne prenons plus le temps de contempler la nature, de discuter avec des inconnus, et nos téléphones nous accaparent. Partir en province, lorsque c’est possible, permet de prendre du recul et de revenir revigoré.
Pour moi, une seule pensée persiste : Ndava, attends-moi… je reviendrai bientôt.

C’est très beau le récit de ce Monsieur,il nous permet, en tout cas à moi qui a quitté le pays il ya trop longtemps, de me dire qu’on peut encore passer des moments splendides pour pas cher en profitant de la beauté et de toutes les richesses qu’offre notre cher patrie. Il ya pas que des penneries de carburant mes chers compatriotes.
Vive le BURUNDI