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Eviter les fripouilles du net : c’est possible, avec quelques précautions

Si la Côte d’Ivoire a ses « brouteurs », le Burundi a ses « bapfungakiwani » du net. Ils sont de plus en plus nombreux les Burundais(e)s qui se font arnaquer en ligne via les réseaux sociaux (RS) comme Facebook et WhatsApp. Pourtant, certaines astuces très simples peuvent aider à débusquer ces margoulins de la toile. Faisons le tour de la question. 

Elle s’appelle Josiane (nom d’emprunt). Elle est âgée de 39 ans et travaille en Arabie Saoudite, précisément dans la ville de Haïl. En 2019, elle s’est résolue à quitter Gihanga pour aller voir là où l’herbe était plus verte. La chance était de son côté, car avant de partir pour le golfe persique, elle avait déjà un travail, des amis l’ayant mise en contact avec une famille qui avait besoin d’une nounou. Après une année, elle a pu mettre de côté quelques économies. Mais le mal du pays, de sa langue et de ses proches était présent. 

C’est comme ça qu’elle intègre un groupe WhatsApp de ses compatriotes, début 2020. Vite fait, elle se fait de nouveaux amis. Elle est très contente de pouvoir échanger avec des amis burundais qui sont restés au pays. Le premier jour de son adhésion dans le groupe, on lui demande naturellement d’envoyer sa photo pour que les membres du groupe sachent à qui ils ont à faire. Si tôt demander, si tôt fait. Voilà qu’un gars lui tombe dessus à manches raccourcies. Après quelques jours, monsieur la rejoint « in box » pour lui révéler qu’il est tombé éperdument amoureux d’elle. Des discussions interminables s’enchaînent pendant les heures avancées de la nuit. Des petits cœurs inondent sa boîte chaque jour. 

L’affaire est dans le sac…

Madame ne tarde pas à succomber au charme de monsieur dont elle n’avait jamais entendu parler avant. Les voilà entichés l’un de l’autre. Sauf que monsieur à un plan tordu en tête. Quelques mois plus tard, ils filent le parfait amour. Son amoureux n’y va pas avec le dos de la culière pour vaincre les dernières réticences de Josiane qui hésitait encore à lui envoyer de l’argent. Il lui propose ni plus ni moins le mariage. Josiane, qui  avait été déçue par une première relation dont elle a eu 3 enfants, espère retrouver le vrai amour. Pour le convaincre de ses bonnes intentions le monsieur ira jusqu’à rémunérer des mesquins comme lui pour aller voir la famille de Josiane à Gihanga pour un simulacre de près-dot afin d’endormir sa proie. Le deal était qu’après la près-dot, Josiane envoie 4 millions de Fbu à son promis pour la préparation des fêtes de dot et de mariage qui devaient avoir lieu le même jour. Chose promise, chose due. 

La trahison

L’amour fait pousser des ailes à Josiane. Un mois après, elle envoie la somme convenue à son gars. Monsieur se presse aussitôt de bloquer subitement Josiane sur WhatsApp. Cette dernière a un mauvais pressentiment, tardivement hélas ! Elle passera des jours à envoyer des gens pour essayer de retrouver le margoulin, en vain. Ce dernier aurait pris la clé des champs et se serait installé au Kenya grâce à l’argent volé, issu de la sueur de dame Josiane.

La méchanceté de monsieur n’a pas de limite. Il ne s’est pas contenté de dépouiller sa victime. Il a balancé une vidéo intime de Josiane sur le RS afin de l’intimider pour qu’elle ait honte et se taise dans la souffrance.

Case départ

Des histoires pareilles sont légion ces derniers jours. De nombreuses femmes et filles parties dans les pays arabes « pour chercher la vie » se font dépouiller par de petits voyous restés au pays. Mais, ce n’est pas que. Récemment, un ami m’a parlé d’un type célibataire installé au Luxembourg depuis quelques années, qui s’est fait mener en bateau par une fille qui lui avait promis sa main. La fille passait ses journées à faire la fête parce qu’elle avait « umu diaspora aguma asesa inoti ». Le type a débarqué à Bujumbura en 2021 espérant convoler en noces avec sa dulcinée avec laquelle il entretenait une relation depuis plus d’un an. Sauf que cette dernière a pris la poudre d’escampette dès que le gars est descendu de l’avion. Le malheureux est retourné « chez les blancs » plus célibataire que le Pape.

Se prémunir ? Comment ?

On est des hommes/femmes qui aiment et sont destinés à aimer. On ne peut pas s’en empêcher. Et dans l’absolu, le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas. Quand on est obligé d’entretenir une relation en ligne, deux précautions valent mieux qu’une. S’en remettre aux proches (pour leur demander conseil) reste la meilleure des solutions quand on voit que la relation se développe. Se renseigner sur la personnalité de l’autre est facile à faire. Que ce soit sur IG, Facebook, Tik tok (la liste est longue), c’est facile de voir qui est en contact avec la personne et de procéder à une petite enquête discrète. Il n’y a pas 36 solutions. On en convient. Mais, éviter de donner trop de détails au début de la relation est sage. Comment confier la préparation d’un mariage (et les fonds y afférents) à quelqu’un(e) qu’on n’a pas encore rencontré alors que vous avez une famille sur place qui peut vous aider ? S’assurer de la vraie identité de l’interlocuteur(e) est judicieux. A ce sujet, il faut recourir aux amis/connaissances de la personne pour découvrir ce qu’elle est réellement. 

 

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