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Mubuga et l’électricité solaire : produire pour les autres

À Gitega, la centrale hydroélectrique de Masanganzira vient d’être connectée à la centrale solaire photovoltaïque de Mubuga. Cependant, cette petite contrée rurale demeure sans électricité malgré ce surplus d’électricité qui y prend naissance. Les habitants ne cachent pas leur déception.

11h30. Sur la RN12, une petite bifurcation à droite, du côté de Gasunu, mène vers le centre de Mubuga. La majesté du paysage verdoyant fait de Mubuga une région envoûtante et époustouflante où il fait bon de vivre. Sur les abords de cette route en terre battue, plus précisément à Mirama, des panneaux solaires s’étendent à perte de vue et réfléchissent la lumière comme dans un kaléidoscope. C’est la centrale solaire photovoltaïque de Mubuga. D’une puissance de 7,5 MW, le complexe a été construit en 2020. Selon un ingénieur rencontré sur place, la centrale couvrira les besoins en électricité d’au moins 90 000 personnes et entreprises. Il augmentera de 15 % la capacité de production électrique de base du Burundi. Une aubaine pour le pays.

Pourtant, à y regarder de plus près, sur tous les pylônes haute tension alignés tout le long de la route, aucun n’alimente Mubuga situé à 7 ou 8 km de là. Toute la ligne haute tension alimente Gitega la capitale politique, au grand dam des habitants de Mubuga.

Mubuga, le grand perdant

Donner sans rien avoir en retour, voilà ce que vivent les habitants de Mubuga. Malgré cette manne qui émane de leur localité, la carence énergétique se manifeste dans tous les aspects de la vie. Les habitants du coin n’ont que la bougie pour s’éclairer la nuit et le bois de chauffage pour cuire les aliments. Selon Josée*, une infirmière rencontrée à l’hôpital communal de Mubuga, « les enfants étudient le soir à la lumière des lampes à mazout fabriquées artisanalement. Les mères accouchent parfois à la lumière d’une bougie, car même l’hôpital n’est pas alimenté alors que l’électricité utilisée ailleurs est produite à côté de nous ».

Même son de cloche pour Claude, un jeune rencontré à la paroisse Mubuga. Faute d’électricité, il est obligé de parcourir 15 km pour recharger son téléphone portable. « L’espoir de rendre Mubuga prospère avec les activités génératrices de revenus grâce à l’électricité, est vite tombé à l’eau », confie le jeune homme, avant d’ajouter que toutefois, tout n’est pas « noir ». En effet, la construction de cette centrale a permis de fournir 300 emplois à temps partiel pendant la construction et 50 emplois à temps plein à ce jour.

L’espoir qui fait vivre

Selon un conseiller collinaire de Mubuga, l’espoir n’est pas perdu. « Il va être construit un système de mini-réseaux évolutif en parallèle du projet pour la communauté du village de Mubuga. Ceci pour améliorer le potentiel économique de la région et rehausser le niveau de vie de ses habitants », explique-t-il.

Pour un pays comme le Burundi, qui ne disposait que d’une puissance électrique de 40 MW et un taux d’électrification de 10 %, avec une consommation moyenne d’électricité par habitant de 23 kWh/an, l’un des plus faibles du continent (la moyenne se situe à 150 kWh/an), l’impact positif du projet Mubuga sur la vie des habitants est certain. Comme nos ancêtres disaient, « uwuja gutera uburiza, abanza kubwibanza » (La charité bien ordonnée commence par soi-même, ndlr)

 

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Les commentaires récents (3)

  1. …..Les mères accouchent parfois à la lumière d’une bougie, car même l’hôpital n’est pas alimenté alors que l’électricité utilisée ailleurs est produite à côté de nous.”
    Permettez-moi de nier cette affirmation que je dirai fausse. Le centre de santé Mubuga d’abord n’est pas encore à ce jour été transformé en hôpital communal. Et de deux ce centre possède une source d’énergie propre qui lui permet d’être alimenté et la journée et la nuit.
    Peut-être être ce problème existe sur ce centre mais Mubuga en soit dispose un centre où on peut avoir facilement où charger son téléphone sans avoir à se déplacer de 15km.

  2. 1. N’ukuri birababaje kubona uwo muriro w’amashanyarazi udashobora gukoreshwa n’abanyagihugu, komini canke paruwasi vya Mubuga.
    2. Mugabo ku rundi ruhande, umurwizatunga agize umugambi wo kugurisha umuyagankuba mu murwa mukuru mushasha wa politike, jewe mbona n’aho aguma ari intwari.
    3. Jewe mbona ko uwo tutomutako umwikomo mugihe habuze uwundi muntu aseruka (canke leta y’ubundi yonyene dans une quelconque politique d’electrification rurale) ngo baheze baronderere umuyagankuba ako karere.
    C’est quand meme bizarre.

  3. 1. L’article dit:
    « Mubuga, le grand perdant
    Donner sans rien avoir en retour, voilà ce que vivent les habitants de Mubuga. Malgré cette manne qui émane de leur localité, la carence énergétique se manifeste dans tous les aspects de la vie… »
    2. Mon commentaire
    Moi je n’arrive pas a comprendre ce que la commune Mubuga ou le citoyen lambda ont reellement donne/contribue puisque le promoteur du projet doit louer le terrain D’UN PARTICULIER pour $58.000 par an (donc pas de cadeau = terrain gratuit de la part de la commune et des gens de Mubuga!).

    « …une société, GIGAWATT GLOBAL BURUNDI SA, implante une centrale photovoltaïque. Elle signe un contrat de 58.000 dollars américains par an et pour 25 ans avec Eric Kira, un petit-fils du Prince Kiraranganya… »
    https://www.iwacu-burundi.org/affaire-kiraranganya-une-histoire-de-soleil-et-de-sous/