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Boîtes de nuits et karaokés suspendus, les artistes souffrent le martyr

Deux longs mois que les lieux de rencontre où se produisaient bon nombre d’artistes sont fermés dans le but de freiner la propagation du coronavirus. Ceux pour qui ces endroits étaient un gagne-pain sont dans la tourmente.

« Suspension des boîtes de nuits et karaokés jusqu’à nouvel ordre ». Voilà ce qu’annonçait le 11 janvier le ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et du Développement Communautaire. En toile de fonds, la prévention contre la contamination à la Covid-19 vu le nombre de cas en augmentation. Nous en sommes déjà à plus de 2000 cas de personnes testées positives depuis le premier cas détecté au Burundi.

Les concernés se sont immédiatement exécutés. Mais ces karaokés faisaient vivre beaucoup d’artistes qui se sont retrouvés du jour au lendemain dans une situation intenable.

Il y a urgence

Chanteurs, musiciens, ingénieurs de sons, serveurs, pour ne citer que ceux-là, travaillaient dans les boîtes de nuits et les bars à karaoké. Il faut dire que la plupart des groupes sont constitués d’une dizaine de gens par maison. Tout ce beau monde s’est retrouvé au chômage. Parmi eux Fidèle Niyizigama. Soliste dans le groupe qui se produisait au Club Ingo, cet élève finaliste à l’école secondaire a vu sa situation basculer. « C’est grâce aux frais que je gagnais dans le karaoké que je payais mes études », dit-il. Qui plus est, c’est lui qui subvenait aux besoins de sa mère et de sa sœur grâce à son travail de nuit. « Actuellement, je me rabats à l’argent que j’avais pu épargner mais je sens que je ne vais pas tenir longtemps si ce business ne rouvre pas prochainement ».

Même pied d’égalité

Concernant la situation financière des artistes, Bravo Elvis Kwizera résume tout en 4 mots : « La crise tape fort ! ». Il faisait partie du groupe « Blackstone » qui se produisait à Pacha. Mais « on devrait rouvrir et nous laisser travailler d’autant plus que les bars et certains autres lieux de rassemblement restent ouverts et que les gens continuent d’y aller », dit-il avant d’ajouter : « Dans la mesure du possible, des subventions ou un fonds de solidarité en faveur des artistes, pour tout ce temps sans travail, serait d’un grand secours. Cela a été fait dans d’autres pays ».

Même son de cloche au sein de l’Amicale des Musiciens du Burundi. Roméo Ininahazwe appelle les pouvoirs publics à rouvrir ces lieux fermés et de compter sur la responsabilité des artistes quant au respect des mesures-barrières. « Si c’est possible que ces mesures soient respectées dans les lieux de cultes qui sont des lieux de rassemblement par excellence, nous pourrons aussi respecter ces mesures tout en travaillant car l’impact est énorme », implore-t-il avant de conclure : « Nous pouvons même contribuer dans la prévention/la sensibilisation par la diffusion des messages en faveur des mesures-barrières, comme seuls les artistes savent bien le faire ».

 

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