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Une Yagiste dans les arcanes de l’Union africaine

Ce n’est pas tous les jours que des journalistes burundaises foulent le sol du siège de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba. Récemment, un duo de femmes journalistes du Burundi a participé à une conférence continentale sur le genre. Parmi elles, Bébline Igiraneza, de Yaga. Pourquoi s’est-elle embarquée dans cette aventure, et comment a-t-elle vécu ce rendez-vous professionnel. Elle nous raconte cette expérience unique.

Comment t’es-tu retrouvée à l’Union africaine ? Pourquoi ?

Il s’agissait d’une conférence continentale sur l’agenda « Femme, Paix et Sécurité ». Dans le cadre de cette conférence, les organisateurs de l’UA ont recherché, à travers le continent, des femmes journalistes engagées sur les questions de genre. Dans le cas du Burundi, c’est une personne bien informée de cette opportunité qui nous a recommandées, une autre journaliste et moi. Elle travaille pour la RTNB, tandis que je représentais un média privé : Yaga.

Comment s’est passé le voyage ? Une première expérience en avion, non ?

Oui, c’était mon premier vol, et ma deuxième mission à l’étranger. Tout s’est bien passé, mais certaines choses m’ont un peu dépaysée ! (rire) Je me suis même perdue à l’aéroport international Bole d’Addis-Abeba, qui est immense et très fréquenté. Ce qui m’a le plus marquée, c’est le nombre impressionnant d’avions au sol. On aurait dit un embouteillage aérien ! Les avions d’Ethiopian Airlines étaient aussi nombreux que les bus qu’on voit dans nos quartiers de Bujumbura.

Comment s’est déroulé l’événement ? Qu’en as-tu retenu ?

Cette rencontre des journalistes autour de l’agenda « Femme, Paix et Sécurité »était la première du genre organisée par l’UA. J’y ai appris énormément de choses, surtout le rôle clé des médias dans la promotion de la voix des femmes. Nous avons discuté des défis et opportunités du métier, de notions comme le fact-checking ou encore du Protocole de Maputo.

J’étais la plus jeune participante, et j’ai beaucoup appris de chacune de participants. Mais celle qui m’a le plus impressionnéeest une jeune présentatrice tanzanienne, Imani Luvanga. Sa façon de parler, sa présence, son éloquence… m’ont profondément inspirée, surtout que je suis moi-même présentatrice.

Qu’as-tu retenu de cette expérience sur le plan professionnel et personnel ?

J’ai compris que, dans la plupart des pays africains, les journalistes rencontrent des défis similaires. Mais j’ai aussi constaté que le Burundi doit encore faire des efforts dans la mise en œuvre de l’agenda « Femme, Paix et Sécurité ».

Un point marquant : le Réseau des Femmes Leaders Africaines (AWLN) était représenté, mais le Burundi n’en faisait pas partie. Ce réseau vise à renforcer le leadership féminin sur le continent. Pour que notre pays rejoigne cette initiative, il faut que nos femmes leaders s’impliquent davantage et créent un chapitre national, en collaboration avec le secrétariat de l’AWLN.

L’une des réalisations majeures de cette réunion est la création d’un réseau de professionnels des médias dédié à l’agenda “Femmes, Paix et Sécurité”, officiellement lancé par l’Ambassadrice Liberata Mulamula.

Cette initiative marque une étape importante, car elle témoigne de la confiance et de la reconnaissance de l’Union africaine envers notre engagement pour la promotion du rôle des femmes dans la consolidation de la paix et de la sécurité.

Yaga au siège de l’Union africaine : que représente cela pour toi ?

C’était un immense honneur ! Porter la voix de Yaga à Addis-Abeba, devant tant de journalistes africaines, m’a rendue très fière. Plusieurs participantes ont voulu en savoir plus sur notre média après que je leur ai montré nos productions. Cela a donné une belle visibilité à notre travail au niveau continental.

As-tu eu le temps de visiter Addis-Abeba ?

Oui, un peu ! C’est une ville en pleine transformation. On y voit des immeubles pousser partout, signe d’un développement rapide. Mais certaines routes restent encore peu aménagées. L’Éthiopie, deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, est pleine de vie et de contrastes.

Et ton rêve pour le prochain voyage professionnel ?

L’Afrique du Sud, sans hésiter. C’est un pays que j’aimerais vraiment découvrir, pas seulement pour sa beauté ou son dynamisme économique, mais aussi pour ce qu’il représente sur le plan médiatique et culturel. C’est l’un des pays d’Afrique où le journalisme est particulièrement structuré et influent, où la liberté d’expression a une réelle portée.

J’aimerais y aller pour apprendre auprès de journalistes qui travaillent dans un environnement plus compétitif, échanger sur leurs pratiques et comprendre comment ils réussissent à produire des contenus qui ont un impact continental. L’Afrique du Sud est aussi un pays symbole de résilience et de diversité : chaque région raconte une histoire différente, chaque voix enrichit le débat public. Et, plus important encore, c’est la partie de Nelson Mandela, une icône dont tout Africain digne de ce nom est fier.

 

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