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Pourquoi la visite de l’ambassadeur de Chine au journal Iwacu n’est pas anodine ?

L’ambassadeur de Chine a effectué ce mardi 22 septembre une visite au Groupe de presse Iwacu. Au même moment, celui-ci commémorait les 11 mois de détention de ses 4 journalistes ainsi que la disparition du journaliste . Quel message derrière une telle démarche de la part du grand allié du pouvoir de Gitega ?

Depuis que ses quatre journalistes sont privés de liberté, presque tous les ambassadeurs des pays occidentaux se sont rendus à Iwacu pour témoigner de leur solidarité à ce média. Etats-Unis d’Amérique, , , , et j’en passe. 

Tous ces diplomates ont mis l’accent sur l’importance de la liberté de la presse en vue de la consolidation de toute démocratie. Néanmoins, ce discours tenu dans la salle de rédaction de ce média dont quatre journalistes sont emprisonnés n’a pas suffi pour d’Agnès, Christine, Egide et Térence. 

Pression de la part d’un allié 

Le choix de la date de cette visite du diplomate chinois au Groupe de presse Iwacu n’est pas anodin. En diplomatie, les coïncidences n’existent pas. Tout est calculé et tout geste véhicule un message mais souvent très ésotérique. 

Dès lors, il convient de faire attention à la fois au signifiant et au signifié quand un diplomate pose un acte. Il est important de garder en tête que la diplomatie fait usage d’une langue codée ou formelle et surtout cultive le secret. 

Personnellement, le message que je tire de cette visite, c’est que l’ambassade de Chine se joint aux chancelleries occidentales accréditées à Gitega pour faire pression en vue de la libération des quatre journalistes d’Iwacu.

Des professionnels en prison ? 

Le diplomate chinois n’a pas tari d’éloges envers les journalistes d’Iwacu : « Un journal de qualité, avec des analyses pertinentes qui renseignent sur le pays ». Par ces propos, M.  Li Changlin a salué certainement le professionnalisme qui caractérise Iwacu, « qui fait la fierté des média burundais et dont les journalistes exercent leur métier avec professionnalisme », si je reprends de Nestor Bankumukunzi, aujourd’hui président du Conseil national de communication (CNC) un certain 10 février 2017. Ce jours-là, alors ministre en chargé de la communication, c’est en pleine réunion de rédaction de ce journal, que monsieur Bankumukunzi a rendu hommage à Iwacu et à ses journalistes.

Ainsi, j’espère que Gitega comprendra le message lui envoyé ce mardi par l’ambassadeur d’un gouvernement qui lui est très proche et libérera dans les semaines qui viennent Christine, Egide, Térence et Agnès. Les analyses d’Iwacu qui fascinent tant l’ambassadeur de l’Empire du milieu, c’est cette dernière qui les faisait souvent avant qu’elle et ses trois collègues ne soient enfermés dans la prison à Bubanza. 

Si la donne ne change pas même cette fois-ci, il ne resterait plus qu’à espérer un appel de la Tanzanie dont le président, John Pombe Magufuli, est le « père spirituel » du chef de l’Etat burundais selon celui-ci. Mais j’ose espérer qu’on n’en arrivera pas là.

 

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