Il y a quelques jours, le Burundi célébrait son 25eanniversaire de la Charte de l’unité nationale. Une occasion pour le blogueur Spageon Ngabo d’évaluer si les Burundais ont vraiment une raison de fêter cette date.
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Nous sommes unis, unis par le sang burundais qui coule dans nos veines, par notre langue qui nous permet de nous comprendre, par la couleur de notre peau qui nous rend tous semblables. Oui, unis, tous, enfin… nous, le bas peuple, sous le même joug de notre économie qui régresse sans cesse. Il s’agit d’une « unité naturelle ».
En même temps, nous nous accusons mutuellement. Les faibles d’esprit vont jusqu’à s’insulter. Pour certains, la Charte de l’unité nationale n’était qu’une échappatoire du président de l’époque, Pierre Buyoya, pour ne pas « payer le prix des malheurs dans lesquels il logeait les Burundais depuis belle lurette ».
Pour d’autres, qui prennent sa défense, Buyoya a plutôt réunifié les camps ethniques radicalisés. Ses partisans disent : « La charte était à prendre comme un avant-goût des accords d’Arusha. »
Chacun prend ce qui l’intéresse, ce qui l’arrange de cette Charte de l’unité nationale. Cela radicalise les Burundais !
Comment s’unir ?
Un membre éminent de la société civile aimait dire : « Unis dans la sueur et le travail, nous bâtirons une nation fière…Il n’y a pas d’avenir dans la haine. » Quoi de plus vrai ? Nous devons nous focaliser sur ce qui fonde notre unité naturelle, prendre pour secondaire cette « unité artificielle » basée sur nos différences souvent éphémères. De là, nous pourrons travailler, relever notre économie, socle d’une unité parfaite.
Enfin, pour célébrer ce 5 février, j’ai choisi de m’approprier ces mots de Martin Luther King : « I have a dream that one day this nation will rise up… » ( « J’ai le rêve que cette nation s’élèvera un jour… »)