Selon les officiels de la FFB, le stade Intwari, actuellement en rénovation, sera bientôt opérationnel, avec des infrastructures aux normes internationales. Ce blogueur se souvient du bon vieux temps de l’ancien stade Prince Louis Rwagasore et espère revivre l’ambiance festive qui y régnait.
Sacré stade Prince Louis Rwagasore ! Je n’ai certainement pas la légitimité de décrire en détail ce « petit » et vieux stade, étant encore jeune (mais pas trop, tout de même). Cependant, le peu que j’ai vu reste gravé dans mon cœur. Les Burundais, dans leur simplicité, disent : « Umuntu ashima ico afise » (« On se contente de ce qu’on a »). A l’époque, les passionnés de football étaient impatients de voir le week-end arriver. En fonction des matchs, les files d’attente pouvaient s’étendre jusqu’à la librairie Saint-Paul. Je vous épargne les bousculades à l’entrée de l’arène, un véritable combat. Je ne mentionne même pas ces jeunes « acrobates » qui escaladaient la clôture du stade et entraient comme des ninjas dans les alentours.
L’ambiance, malgré tout
La rivalité éternelle entre Inter Star et Vital’o ne se manifestait pas seulement sur le terrain, mais aussi de manière intense parmi les supporters. Ils se connaissaient tous, et le stade était même divisé : d’un côté, ceux qui soutenaient Vital’o, avec leurs tenues mauves et blanches, et de l’autre, ceux de l’Inte Star, vêtus de noir et blanc.
Le stade Prince Louis Rwagasore ne respectait certes pas les normes modernes, mais il nous offrait un spectacle inégalable. Je m’en souviens, comme si c’était hier. Ce match qualificatif des Intamba pour la seule CAN (Coupe d’Afrique des nations) à laquelle le Burundi a participé, contre le Gabon (1-1), en 2019. C’était un moment d’extase, une joie immense. Le petit stade semblait prêt à exploser. En dehors, dans les quartiers, que l’on soit amoureux du ballon rond ou non, tout le monde vibrait.
Un tremplin pour mon métier
Jeune journaliste à l’époque, le stade Prince Louis Rwagasore a été un excellent tremplin pour m’immerger dans mon métier de journaliste sportif. Quel bonheur ce fut de pénétrer pour la première fois dans l’espace réservé aux journalistes, en côtoyant des figures emblématiques comme Théodore Ntunga, Tharcisse Tungabose, Claude Vuganeza, et bien d’autres. Certes, les bancs mis à notre disposition étaient misérables, et certains journalistes s’asseyaient à même le sol, tandis que d’autres commentaient debout le match, mais nous faisions fi de ces inconforts. L’humour, les taquineries amicales et le respect des aînés réchauffaient nos cœurs.
Passant de la presse écrite à la radio, j’étais époustouflé par l’énergie et l’implication des journalistes radio, qui commentaient avec une passion débordante. Lors de mon premier reportage, je ne connaissais que quelques joueurs par leur visage. Je me suis alors rapproché d’un journaliste en direct à la radio, qui connaissait tous les joueurs par cœur. Grâce à lui, j’ai pu rédiger mon article quelques minutes après le match.
Le nouveau bijou tant attendu
Cela fait longtemps que l’on attend ce moment, et bientôt, le stade Intwari rénové ouvrira ses portes. Nous avons hâte de revoir les fans de football, notamment ceux de Bujumbura, affluer en masse vers le stade. Sans doute, l’ambiance sera différente de celle du stade Prince Louis Rwagasore. Peut-être que la fête sera encore plus intense. Le nouveau stade sera probablement plus aéré, avec des places plus spacieuses, des toilettes en bon état, des boutiques où l’on pourra acheter des pop-corn, ainsi qu’un gradin moderne où les joueurs pourront célébrer à la Raphinha sans craindre de se blesser. Cependant, ma plus grande déception restera le fait que, par temps de pluie, les spectateurs seront trempés comme des poules. Tout simplement parce que tout le stade ne sera couvert. Mais, peu à peu on peut, dit-on.
Ça m’a intéressé
I love intwari stadium