Francine Niyonsaba est devenue pour sa deuxième fois championne du monde sur 800 mètres ce dimanche, prouvant par la même occasion son pouvoir fédérateur sur les Burundais. Dans un pays meurtri par des crises cycliques interminables, le sport serait-il le dernier remède contre le « mal burundais » ?
Dans le meilleur des mondes, Francine serait pour le Burundi ce qu’est par exemple Eto’o pour le Cameroun, Drogba pour la Côte d’Ivoire. Ce sont des figures qui fédèrent. Des icônes nationales ! En 2005, alors le pays des Eléphants était plongé dans une grave crise politique, comme le Burundi aujourd’hui, la star ivoirienne a fait jouer son aura pour la paix de ses compatriotes. Didier Drogba avec ses coéquipiers, à genoux devant les caméras, ont supplié les Ivoiriens, interpellé publiquement la classe politique. Ils ont demandé la paix. Rien que la paix !
Francine Niyonsaba peut-elle faire pareil aujourd’hui ? Pas facile ! D’abord tous ceux qui s’expriment sur la situation politique du pays sont automatiquement étiquetés. Un ami blogueur écrivait qu’au Burundi, « même un pet a une couleur politique ». Déjà plaider pour la paix c’est heurter ceux qui prêchent, à tort, que le Burundi est aujourd’hui la Suisse d’Afrique. Faut-il continuer à se taire pour autant, rester à l’écart pour garder la hauteur, conserver sa neutralité ? Au nom de la paix de son pays je crois que non ! Francine est déjà marquée dans les cœurs de ses concitoyens. Elle est leur trait d’union. Son nom fédère les Burundais bien plus que ceux de leurs « médiateurs ». Avec sa voix, le Burundi pourrait peut-être avoir une autre chance de sortir du gouffre et se remettre sur les rails de la démocratie et du développement.
Je ne rêve pas. Le sport a toujours été plus fort que la politique. Même si parfois les deux s’imbriquent, pour le meilleur comme pour le pire. Par là je pense à cet administrateur communal emporté par sa passion pour le foot jusqu’à oublier que les règles du jeu, pourtant universelles, doivent du coup changer quand il s’agit du président. Le pauvre est aujourd’hui accusé d’ « atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat » et risque la perpétuité. La po-li-ti-que ! Tout au moins, il a fait vivre au chef de l’Etat un vrai football après une décennie à pratiquer un jeu dénaturé, sans contact comme au tennis, avec un buteur connu d’avance.
Mais malgré tout ce déluge de défis qui menacent à tout moment de les submerger, les Burundais ont trouvé dans le sport un lieu de repli. Devant des nouvelles quasi-quotidiennes d’assassinats, de disparitions, de famine, il est là pour leur arracher un petit sourire. Il est le beau temps qui se glisse dans une pluie sans arrêt, la drogue commune qui noie leurs soucis un tant soit peu, la petite trêve dans un enchaînement de douleur. Francine en est la preuve vivante. Ce 4 mars, elle a encore prouvé qu’elle pouvait fédérer quand elle est devenue pour sa deuxième fois championne du monde sur 800 mètres à Birmingham. Les « nomophobes » peuvent dire à quand remontent de tels messages de joie, d’unité entre Burundais sur les réseaux sociaux, devenus leur arène politique par excellence, leur mur des lamentations, pour ne pas dire leur lieu d’insultes préféré.
A relire:
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Francine fait de son mieux pour montrer l ‘image des burundais à travers sa passion au sport si nous autres qui restons,suivons cette bonne exemple en développant nos talents dans tel ou tel domaine au lieu de passer notre temps à parler du mal d’autrui universellement dans le but d’atteindre nos intérêts personnels.On est burundais ,apprenons à vivre ensemble unis malgré nos différends et bâtissons notre pays sur un progrès durable.Tout ça ne demande que de faire recours à l’ inculcation de l’amour patriotique à tous les burundais
Mon avis est qu’au Burundi il y’a pas de guerre il y’a seulement présence d’une petite bande qui veut semer du désordre