Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, a comparu devant le Sénat américain ce 10 avril pour s’expliquer sur l’usage que le géant du net fait des données personnelles de ses utilisateurs. À des milliers de kilomètres de Washington, les Burundais semblent ne pas s’ inquiéter. Pourtant, pour le blogueur et webmaster Fabrice Nkengurukiye, ils devraient. Éclairage.
« Big brother is watching you » (Big brother vous regarde). Ça fait quelques jours que cette phrase tirée du livre de George Orwell me trotte dans la tête. Quoi de plus normal après le scandale de Cambridge analytica? Pour ceux qui n’ont pas suivi l’affaire, la firme britannique est accusée d’avoir mis à la disposition de l’équipe de Donald Trump les profils psychologiques de cinquante millions d’utilisateurs Facebook. Ces données auraient permis à Trump de gagner les élections ou du moins à mieux cibler à travers la publicité, les contenus pouvant influer sur le choix des Américains lors de la campagne présidentielle.
Il faut savoir qu’à travers nos publications, nos likes, nos vidéos visionnées, nos interactions avec les autres utilisateurs, Facebook récolte une mine d’informations sur notre vie privée. Certains avancent même que Facebook possède plus d’informations sur nous que nos vieux amis intimes. Cela fait froid dans le dos.
Comment ?
Dans le monde de la technologie et surtout sur internet, si un service est gratuit, c’est que toi, l’utilisateur, tu es la marchandise. Chaque clic ou chaque mot tapé sur ton ordinateur ou téléphone mobile donne des indications sur tes goûts, tes envies, tes futurs achats, etc. Une panoplie d’informations collectées par les algorithmes de Facebook, Google, Twitter, … Ces données sont ensuite analysées et mises à la disposition des annonceurs sur ces différentes plateformes. Des infos qui valent de l’or. Quoi de plus simple que de vendre un produit ou un service à un client que l’on sait déjà intéressé. Avez-vous déjà remarqué que quand on tape par exemple « design bague de fiançailles » sur Google, on se retrouve après avec des pubs sur nos comptes Facebook, Twitter, Youtube nous vantant la beauté de tel ou tel joaillier. Voilà, vous avez tout compris.
À travers les likes sur les pages facebook par exemple, Facebook installe une des cookies, ces petites lignes de code qui servent à collecter votre activité sur le net. Même ceux ne possédant pas des comptes Facebook ne sont pas à l’abri car il suffit seulement de visiter une page Facebook à travers une recherche Google ou naviguer sur un site partenaire. Heureusement, certains pays commencent à s’interroger et limiter l’ampleur du géant.
Le danger des données
Avec plus de 1,4 milliards d’utilisateurs et sachant qu’au moins 65% de ses utilisateurs se connectent au moins une fois par jour et qu’en moyenne un utilisateur passe 46 minutes par jour sur Facebook, on se rend vite compte que Facebook est peut-être l’une des entreprises les plus puissantes au monde. Et si on ajoute que Facebook depuis sa création a déjà englouti plusieurs autres startups dont Instagram et Whatsapp avec plus de 1,2 milliards d’utilisateurs actifs, on a droit de paniquer pour la suite et ce n’est pas le congrès des États-Unis qui le contredirait.
Mise à part la collecte des données pour des fins d’analyse marketing, Facebook possède toutes les informations dans ses serveurs des données qui peuvent présenter un danger réel pour ses utilisateurs. Imaginez si un gouvernement ou une personne mal intentionnés met la main sur ces précieuses données. Facebook graph, pour ne citer que ça, permet à un utilisateur d’avoir accès à la vie entière d’un utilisateur, même si la personne visée n’est pas un ami Facebook. On peut y lancer par exemple une recherche de tout homme vivant à Bujumbura qui aime le basket. Un exemple banal pour ne pas donner des idées à certains esprits.
Bref, profitez c’est gratuit mais faites attention à ce que vous partagez. Dans la politique des données, on y lit en introduction : » Nous vous donnons le pouvoir de partager dans le cadre de notre mission de rendre le monde plus ouvert et connecté« . Vous êtes avertis, partagez à vos risques et périls.
A relire : Réseaux sociaux : les entreprises burundaises n’y voient que du feu
Bien Merci!
Je suis d’accord. Vraiment d’accord! Mais d’accord là où il est dit que les Burundais ne sont pas écartés du danger. Car en lisant l’article on dirait que Facebook est, ici aussi, le seul accusé. Pourtant le web est rempli des milliers de sites internet demandant d’accepter les cookies et d’ailleurs certains sites créent des cookies et les exploitent ensuite sans en aviser l’utilisateur et ils sont plein ici au Burundi. Et tous ces sites ne sont pas Facebook.
Si on doit faire comprendre aux Burundais comment leurs données transitent au sein du réseau social « Facebook », je crois qu’il vaut mieux débuter par l' »internet » et le « web ». Expliquer aussi ce que c’est la « netiquette » (RFC 1855), ce protocole dont la plupart d’internautes se passent.
Okay, oui Facebook. Et comment pensez-vous que Google organisent ses publicités? Ses historiques de recherche? Enregistrer vos mots de passe pour plusieurs autres sites… et si quelqu’un mal intentionné mettait la main sur les données que possède Google? Et ces smartphones sous Android ?
Vous l’avez bien dit: « contrôler ce que l’on publie ». je suis parfaitement d’accord. Mais en tant qu’utilisateur de Facebook, je me condamne en premier avant d’accuser qui que ce soit de vendre mes infos.
Les conditions d’utilisation, les règles de confidentialité… tout ces textes obligatoires sont presque inexistants pour les utilisateurs de Facebook ici au Burundi. Il ne peut y avoir qu’un petit nombre de gens qui les lisent. Pourtant ils déterminent bien votre contrat en tant que membre. Qui condamner?
Ce qui s’est produit avec Facebook peut se produire avec n’importe quelle autre organisation. Nous devons juste comprendre que nous sommes les seuls responsables de ce que nous connaissons sur nous et sur nos amis. Que ces bases des données qui contiennent nos préférences, nos messages, nos appels, nos mails, nos MMS, nos EMS, nos commentaires… que ces bases des données et leur sécurité sont faites sur base d’une certaine logique, une logique [humaine] et qui, par conséquent, n’est pas parfaite.
Si nous devons faire attention à ce que nous publions sur Facebook, nous devons en faire autant avec tous les autres sites web (interactifs ou non) car <> (Netiquette).
Bien Merci!