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Rocher et l’industrie de l’humour : plus solidaires que jamais !

Après avoir assisté ce 30 juillet au spectacle organisé par l’humoriste burundais, Rocher, l’auteur de ces lignes ne tarit pas d’éloges devant le courage et la détermination d’une jeunesse qui se donne corps et âme pour vivre de son talent. Récit.

Quatre. C’est le nombre actuel d’éditions de Seka Rocher Comedy : un spectacle d’humour créé par Rocher Mahoromeza. Ce résultat n’est pas anodin pour un jeune humoriste burundais. Il est d’autant plus impressionnant lorsqu’on sait à quel point l’industrie de l’humour est encore embryonnaire dans notre pays. 

Mais cela n’est pas de nature à décourager la jeune garde de l’humour au Burundi. Kuba Kuba, Marcelin, Hyppolite, Kiwi, tous se sont donné rendez-vous sur la scène de l’Olive Garden ce samedi 30 juillet. Et bien sûr, l’incontournable, le grand-frère Kigingi. Leur pari:  arracher ne fût-ce qu’un sourire.

Un Rocher magistral

Deux maîtres de cérémonies pour garder le public éveillé, un service impeccable, des boissons pour refroidir la gorge asséchée par la chaleur de Bujumbura, tout est réuni pour faire oublier, l’espace de quelques heures, la dureté de la vie.

Malgré une présence minime du public, la joie est au rendez-vous. On rit, on danse, on s’évade. Les invités au programme se succèdent, mais les cœurs de l’essentiel du public battent pour Rocher. Il viendra en dernier. D’ici là, une petite boisson, une deuxième, une brochette (comme tout Burundais qui se respecte), quelques mouvements de danse (c’est DJ Zenobino des Runtowns aux platines) et on s’essuie le visage. 

Et puis, après plusieurs heures d’attente, Rocher passe sur scène. L’entrée est magistrale. Avec des lunettes qui brillent de mille couleurs, l’humoriste salue et remercie un public déjà acquis à sa cause. Il enchaîne ensuite sketch sur sketch : les (faux) prophètes, les églises, les faux chrétiens, le Bujumbura de la foi en prend pour son grade. C’est là une des marques de Rocher. Chrétien pratiquant, il est un des rares humoristes à être invités à performer au sein même des églises. Comme quoi, on peut rire de tout et de partout.

La force de l’union

Fait remarquable de la soirée, la présence de Kigingi. Ce dernier, c’est douze ans d’expérience et toujours un soutien indéfectible à la jeune génération. D’ailleurs, l’image de la soirée sera celle de Rocher côte à côte avec Kigingi sur scène. L’industrie de l’humour est l’une des rares où les professionnels se serrent les coudes. Et c’est tout à leur honneur.

Moins médiatisée, l’industrie de l’humour grouille pourtant de talents et ne cesse de grandir. Exemple : chaque dernier jeudi du mois, il y a le « Jeudi Rit ». Un spectacle créé par une dizaine de jeunes humoristes regroupés au sein du Centre culturel Izuba. Plus d’une année que ces jeunes donnent tout pour asseoir leur industrie dans le paysage culturel du pays. Les défis sont immenses. Mais ils ne lâchent pas malgré  une affluence du public en dents de scies et l’absence de soutien financier. 

Dans un pays où la politique culturelle est presque absente, il faut saluer le courage de ces artistes. Au lieu de pleurer sur leur sort, ils lancent des initiatives et concoctent des projets. Bravo à eux, bravo à Rocher !

 

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