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Rénovation du stade Intwari : pourquoi les travaux s’éternisent-ils ?

Lors d’une séance de questions orales au Sénat, le 15 octobre 2024, le ministre des Sports a annoncé que la rénovation du stade Intwari en est à 95 %. Il a déclaré qu’à partir de 2025, le Burundi ne devra plus louer des stades à l’étranger pour les matchs internationaux. Néanmoins, ce n’est pas la première fois qu’une autorité lance une promesse dans ce sens. Le manque à gagner inhérent au retard de livraison de cette infrastructure est économique, certes, mais aussi sportif.    

 A un moment, il a été annoncé que la réhabilitation devait s’achever en mai 2023. Certains on même espérer célébrer la fête de l’Indépendance dans un  Intwari flambant neuf. Mais l’attente s’est transformée en lassitude. Les engagements non tenus soulèvent des doutes : où se situe le blocage ? Peut-on vraiment espérer que ces délais seront respectés ?

Pour rappel, le stade Intwari, ancien stade Prince Louis Rwagasore est en cours de rénovation depuis octobre 2022.  Sa rénovation a été décidée dans le but de doter le pays d’un stade aux normes de la FIFA. On se rappelle que la CAF avait décidé, depuis mai 2010, que le Burundi n’est plus autorisé à accueillir des matchs internationaux.

Des promesses, et encore des promesses

Selon les prévisions de la Fédération burundaise de football (FFB), les travaux de construction devaient se terminer en mai 2023. Le secrétaire général adjoint de la FFB, Avellin  Basegeta avait annoncé que l’état d’avancement était  estimé à 15 % des travaux ».

Au grand regret des amateurs du ballon rond, cet engagement n’a pas été honoré, les travaux ont continué. En novembre 2022, Reverien Ndikuriyo, président du comité chargé de la construction, accompagné du président de la FFB et de l’ingénieur en charge des travaux, a annoncé que la rénovation avait atteint 29 % de progression. Il a ajouté la promesse que « le stade sera probablement terminé avec juin 2023 ».

Le maire de la ville, Jimmy Hatungimana, avait bien avant laissé entendre que la date d’inauguration probable serait le 1er juillet 2023. Cette date, symbolique de la commémoration de l’indépendance du Burundi, devait marquer un tournant décisif pour le sport burundais avec l’inauguration du stade Intwari. Pourtant, ce jour tant attendu n’a pas vu l’inauguration de cette infrastructure tant espérée. Les gens ont patienté.

Il faut noter que le stade Intwari n’est pas qu’un simple édifice. Il est le symbole de l’espoir d’une génération burundaise qui aspire à voir son pays briller sur la scène sportive internationale. Les normes internationales ne sont pas seulement une exigence pour accueillir des événements de qualité, mais elles sont également vitales pour garantir la sécurité des joueurs et des spectateurs. Dans un monde où le sport est devenu un vecteur de diplomatie et de développement économique, le Burundi ne peut se permettre de rester sur la touche.

Des conséquences économiques, mais aussi sportives

A l’heure de la publication de ce papier, l’avancement des travaux  a été estimé « à environ 95 % », selon le ministre Gervais Abayeho. Cependant, la réalité sur le terrain semble être différente. Le retard de la mise en service de cette infrastructure a des conséquences économiques. Depuis le début de la rénovation du stade Intwari, le Burundi loue un stade dans un autre pays pour accueillir chaque match international qui devait se jouer à domicile. Il en est de même pour les clubs burundais qui doivent participer dans les tournois ou des compétitions africains. Cela a un cout car la location d’un stade dans un pays étranger se fait en devises. Sportivement, c’est aussi un désavantage.  Les supporteurs, considérés comme 12e joueur,   ne viennent pas encourager leurs équipes lors des matches délocalisés, ce qui fait que  les équipes burundaises sont souvent battues. En effet, les équipes burundaises ont enregistré   seulement 6 victoires sur les 15 derniers matchs. Ainsi, la patrie de Malick et Mudeyi perd non seulement des matches, mais aussi de l’argent en louant des stades aux standards FIFA à ses voisins.

Lorsque les parlementaires, soucieux de comprendre la situation, ont interpellé le ministre des Sports, Gervais Abayeho, celui-ci a annoncé le 15 octobre 2024 que le stade serait opérationnel à partir de 2025. Espérons que cette fois sera la bonne, que les joueurs et les amateurs du ballon rond  convergeront au stade Intwari tout neuf pour s’adonner à leur passion. Inshallah !

 

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