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Rassurez-vous, on ne se taira pas !

C’est une voix chagrinée qui s’est tue pendant un moment : Bella-Monia Inakanyambo. Loin d’elle l’idée de se taire à jamais. La blogueuse assure : « nos aspirations renaîtront, l’on retrouvera de l’inspiration ainsi que notre sourire ».

© Photo: Source

Et si l’on arrêtait de pousser nos cris, d’écrire, pour nous, pour ceux qui ne le peuvent plus, pour ceux qui ont quitté cette vie avec une parole dans la gorge étranglée par des mains déshumanisées. Si l’on ne pouvait plus permettre aux autres de se reconnaître dans nos écrits ?

Si l’on ne pouvait plus oser se permettre d’être la voix des autres, d’exprimer toute cette révolte enfouie en eux, de dessiner ces angoisses qui font chavirer leurs vies. Et si un jour on se réveillait et qu’on n’avait juste plus envie de faire tout ça ? Parce qu’au fond on sait déjà que demain sera vraiment plein de surprises, mauvaises.  Parce que ce n’est qu’à cela que l’on a droit dorénavant…

Et si l’on se taisait tous, tout d’un coup : écrivains, acteurs, chanteurs, scénaristes, journalistes, blogueurs, caricaturistes, photographes, amateurs, reporters, philosophes, analystes, éditorialistes, historiens, polémistes, chroniqueurs, commentateurs, et curieux ? Et si tous nos desseins devenaient creux du jour au lendemain ? Catastrophe !

Impossible

Pourrons-nous alors vivre dans ce monde de muets, de résignés, de soumis, de conquis, de dociles, de réservés, de dépouillés et de peureux ? Cette terre de pauvres âmes obscurcies par des pensées asphyxiées ? Nous pardonnerons-nous d’avoir permis à nos ombres d’engloutirnos idées ? Impossible !

Laisserons-nous le son des bombes, des grenades, des kalachnikovs porter plus loin que le son de nos propres voix ? Que resterait-il dans nos cœurs à ce moment ? Impensable !

Les uns disent que la vie est sacrée, d’autres qu’elle n’est rien. On l’a cette seconde, et elle nous a échappé la seconde d’après. Moi je sais que la vie est ce qu’elle est. Sacrée ou rien, je la respecte pour ce qu’elle est.

Et si demain on a encore cette vie, tant mieux ! On ne mise plus trop là-dessus, nous autres burundais. Ils (ceux qui disent que la vie n’est rien) nous ont sans doute pris notre envie de raconter mais ils ne pourront pas épuiser l’encre de nos plumes. Et ça ne fait aucun doute, l’on retrouvera de l’inspiration. Nos aspirations renaîtront, notre sourire avec.

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