Dans les clips ou toutes autres séquences vidéo nécessitant la présence d’une femme pour une touche « sexy », chanteurs et rappeurs ne ménagent pas la présence ces jeunes filles qu’on surnomme « queen vidéo ». Mais qu’en est-il de l’opinion de la société sur le métier ?
Lors d’une soirée hot du week-end, nous décidons de nous rendre dans un bar de la capitale. Au rendez-vous, une projection de clip en guise de distraction. Le fameux « Nyegera » de B-Face et Akes Don entre en piste et une dame dans la cinquantaine détournant les yeux avec dégoût, lance avec mépris : « Ubwo bukobwa buranshisha kuraba ! » (ces petites me dégoûtent Ndlr), faisant allusion à la « Reine » du clip.
Un homme qui semble être son mari répond ironiquement : « Laisse les faire leur travail, toi, tu as le tien et personne ne te juge ! ». Une amie du couple, ayant suivi le débat avec intérêt, demande aussitôt au monsieur s’il aurait tenu les mêmes propos ça avait été sa fille. L’homme, ne voulant pas perdre la face, dit : « Si elle est prête à supporter les commentaires extérieures… Oui. ». Une réaction qui fait objet de discussion d’un quart d’heure pour notre groupe.
Toutes des p…tes !
De mon côté, je ne peux patienter plus longtemps … « Comment voyez-vous ces filles ? ». À cette question, les réponses sont quasi unanimes : « Pour moi, ce n’est que des jeunes en pleine crise d’adolescence ; c’est juste un excès d’adrénaline ; ou ce sont des prostituées ; aucune fille bien éduquée ne ferait des gestes pareils…»
Calixte, quittant un coup de fil pour participer à la discussion, confie : « Lorsque mon ex a pris cette voie, j’ai rompu avec elle. Non pas parce que je déteste ce métier mais après avoir mimé l’acte sexuelle dans le tournage, l’on ne sait jamais ce qui se passe après avec les artistes ». Et d’ajouter que « souvent les réalisateurs incluent des scènes où ils doivent s’embrasser avec le chanteur. Chose que je n’aurais pas pu avaler !».
Pour Patrick, un octogénaire que j’ai abordé par la suite, c’est une « question de génération », mais aussi de talents. « Canjo Amissi et ses compères n’avaient pas besoin de ces mouvements érotiques pour produire des hits dans notre temps ». Avec une once de fierté, il ajoutera même que ces derniers « sont encore plus romantiques que les vôtres.».
« Nous ne sommes pas des prostituées »
« Nous ne sommes pas des putes ! Ce que nous faisons dans les clips dépend des caprices de l’artiste », réfute Rihanna, ayant hérité de son surnom pour ses formes généreuses comme la chanteuse. Selon un autre artiste préférant garder l’anonymat, « ces filles apportent de la valeur à notre côté Bad boy dans les clips ». Quant à ce qui se passe après le tournage, explique-t-il, cela dépend entièrement de l’artiste et de la fille. Ça relève de la vie privée et ça n’a pas être exposé. « Pourquoi quand il s’agit des Kings vidéo (le pendant masculin des ces jeunes filles) rien n’est dit ? », demande-t-il.
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À cette différence de traitements entre Queens et Kings vidéo, Kabizi Boris, comédien et King vidéo assez connu, y voit la main du tout-puissant patriarcat : « Si aucun préjugé ne pèse sur nous, c’est uniquement dû au fait que nous sommes des garçons… Dans les pays développés, être une Queen vidéo c’est un métier qui fait vivre plus d’un et j’espère que cela sera le cas bientôt pour le Burundi ».
À en croire toutes ces réactions, il n’est point agréable d’être une Queen vidéo au Burundi !
De nos jours, chacun défend sa position et il est difficile d’accepter que l’on est dans l’erreur. Ce métier n’est pas un métier pour une personne respectable. Ce n’est pas que l’argent qu’ils gagnent n’est pas de l’argent volé qui le rend pur; sinon même les prostituées seraient des gens respectables. Nous savons que les corps des hommes sont sexuellement très sensible. Alors si une Queen Vidéo vient me convaincre qu’elle exerce un bon métier alors qu’elle ne fait que de la provocation, j’ai un problème de l’accepter. C’est juste la perversion actuelle qui fait que tout le monde défende même ses sottises.
Ça m’a toujours intéressé pour ne pas dire frustré la manière dont notre société burundaise est toujours enclin à taxer de négatif et deplacé tout ce ki ne ressort pas de ses traditions surtout en ce ki concerne les dames et cela même dans le milieu dit intéllectuel.
Le monde évolue, la société devrait suivre le rythme avec tous les faits sociaux ki vont avec bien sûr.
Être Queen video c’est avant tout un art et un travail comme tant d’autres..
c’est difficle oui!