Nous associons souvent le mot « influenceur », à la célébrité, extravagance et richesse. Pourtant, c’est une tâche rigoureuse qui requiert des engagements envers une communauté en ligne. Par leur notoriété et le nombre de gens qui suivent leurs réseaux, les influenceurs devraient être pointilleux dans chaque message qu’ils véhiculent et être régulés si besoin.
De nos jours, avec une poignée de followers et une bonne dose d’égo, n’importe qui s’autoproclame influenceur. Notre ami Google quant à lui, définit l’« influenceur » comme étant une personne qui utilise un blog personnel et/ou tout autre support (forums, réseaux sociaux et communautés) pour diffuser ses opinions auprès des internautes et qui est capable d’influencer ces derniers en modifiant leurs modes de consommation.
Le métier d’influenceur attire la convoitise d’un tas de jeunes. Kelly, 16 ans, vivant à Kinindo explique la raison pour laquelle elle aimerait devenir influenceuse : « J’aimerais être influenceuse car c’est un métier qui n’exige pas beaucoup d’efforts. En plus, je pourrais m’offrir des voyages grâce à ce métier comme c’est le cas pour ces influenceurs qui postent des contenus d’eux savourant la vie à Dubaï ou dans d’autres pays. »
Comme beaucoup, cette jeune adolescente ne décerne que la partie émergée de l’iceberg. Les visages éclatants aux habits flamboyants en paillettes des influenceurs éblouissent et font rêver plusieurs. Dans les coulisses, ces influenceurs s’appliquent beaucoup afin de parfaire leurs contenus en ligne et quand ils franchissent la scène, ils se retrouvent parfois hués, jugés et crucifiés par le public.
Le marketing d’influence, un véritable métier
Comme tout travail, être influenceur est un métier qui n’a pas que de bons côtés. O. G, une influenceuse burundaise et coach sportive évoluant à l’étranger glisse quelques mots sur les déboires du marketing d’influence. Un travail qui génère certes des revenus mais tout n’est pas rose : « Au début, il y avait des gens qui étaient à l’affût de la moindre publication pour me comparer à d’autres et ils me disaient que je n’y arriverai pas du fait de mon surpoids. Par après, j’ai ignoré ces commentaires dénigrants et je me suis concentrée sur mon travail. » Cette influenceuse persévère car elle s’est rendu compte qu’elle avait développé une passion pour ce métier et qu’elle pouvait inspirer d’autres personnes surtout les jeunes filles à prendre soin de leurs corps par des pratiques sportives.
Comme ce fut le cas pour O.G, les internautes s’acharnent couramment sur les influenceurs. Les messages de haine défilent et abondent sur les réseaux sociaux. Nous voyons sur la toile des commentaires agressifs dirigés contre ces influenceurs. Certains se font traiter de tous les noms d’oiseaux, de « déculturés » ou de « déviants », etc.
Des limites à ne pas franchir
Il existe des textes de loi qui protègent ceux qui se font outragés sur les réseaux sociaux. Au Burundi, la loi Nº 1/10 du 16 Mars 2022 portant prévention et répression de la cybercriminalité dans son article 53 sanctionne une injure commise par le biais d’un système informatique. La punition équivaut à une servitude pénale d’un à deux ans et d’une amende d’un à trois millions de francs Bu.
Si les internautes peuvent se montrer violents, les influenceurs devraient également prendre des précautions dans la création de leurs contenus car la société est plus réceptive aux messages en provenance d’eux. Mireille, une étudiante de 25 ans raconte comment elle a été déçue par un influenceur. « Il postait constamment des photos de lui extravagantes dans un langage insolent que je me suis désabonnée de sa page facebook. »
L’influenceuse et féministe Inès Kidasharira nous parle de l’impact d’un influenceur sur les réseaux sociaux : « Un influenceur d’emblée par sa notoriété interagit avec d’autres personnes et influence par sa façon d’être ». Et de mettre en garde tout influenceur : « Il faut que les influenceurs prennent conscience de la portée des mots ou des idées qu’ils peuvent transmettre sur les réseaux. C’est là où entre en jeu la responsabilité envers autrui. » Selon cette influenceuse, tout individu évoluant sur les réseaux doit respecter les bases de la communication non violente. Sinon, il devrait y avoir une manière de réguler ces personnes.
Le message adressé à ces professionnels des médias sociaux est de se porter garants et engagés envers leurs abonnés pour impacter de manière positive la communauté en ligne.