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Les piscines publiques ? Ne m’en parlez plus !

A Bujumbura, fréquenter la piscine régulièrement fait de vous une personne branchée. C’est la classe ! Par ailleurs, les Novelas et autres contenus audiovisuels nous vendent l’image glamour de la piscine. Et si je vous narrais l’autre face de la médaille, l’envers du décor comme on dit ? Par ici, suivez-moi !

Il est 15h, heure de Bujumbura. Les 28°C  qu’affiche le tube de mercure incitent les gens à piquer une tête dans une piscine pour se rafraichir. Un bip de mon téléphone. Un regard négligé vers l’appareil et j’aperçois un « Tuje kwoga kuri Campus » (Allons nager au Campus). Pas le temps de cogiter, je happe mon maillot et hop ! En voiture pour prendre mes potes. Rien de mieux sous cette canicule que de passer quelque temps dans l’eau. 

« Abandi bana ! », dans la voiture on lance des blagues sur ce refrain fredonné par Jeunot venu tout droit de la campagne, cet « umupoil » observant de haut les amateurs de la nage pataugeant et s’éclaboussant dans l’eau bleuâtre. Des tubes comme Wiggle de Jason Derulo l’ont assez fait mariner quand même, même si l’aventure n’est pas le fort de ce campagnard. Et pour cause, le blaireau des montagnes ne sait pas nager. Des questions taraudent l’esprit de Jeunot quand il voit les gens s’amuser dans l’eau : « Comment font-ils pour flotter et ne pas se noyer ? »

Et le drame arriva !

On arrive au Campus en un rien de temps. Premier réflexe : filer au vestiaire et mettre mon maillot. « Plongeons sans plus attendre », me dis-je en sortant, juste avant d’apercevoir un gars, en « Boka » (Boxer) jadis blanc, sortir de l’eau. « Mafou » (Tant pis) je pique une tête et je passe au milieu d’un groupe de filles et garçons qui, hors de l’eau discutent tranquillement, mais sous l’eau se tripotent fichtrement. Je sors stupéfait de l’eau et, évidemment avec une envie ardente de me rincer l’œil. 

Aux âmes sensibles s’abstenir ! Mes yeux manquent de sortir de leurs orbites quelque temps après. Un spectacle pitoyable de personnes crachant ou se mouchant dans l’eau, d’autres se bécotant en pleine piscine m’a écœuré. J’en avais ras-le-bol et j’ai enjoint à ma petite meute de partir, illico. Raconter ce que j’ai vu me semble la moindre des choses. Mais attendez la suite ! Le maitre-nageur, ami de mon cousin, en rajoutera une couche, sans doute pour faire le malin : « Vous n’avez pas à vous offusquer de si peu. Il y en a qui urinent dedans ! Mais ne vous en faite pas, on désinfecte ! »

Et ces piscinards cochons ? 

A ces derniers mots, je ris jaune, le regard plein de dédain pour cette immense piscine aux dimensions olympiques. Comme si des produits chimiques suffisaient pour décourager les odieuses manies de ces individus sans foi ni loi. Pourtant, des écriteaux stipulent bien les règles à observer. Il y a même un maître-nageur rigoureux chargé de dégager les récalcitrants et de limiter le nombre de plongeurs.

Oui, un agent d’entretien versera plus tard dans cette maudite piscine du chlore pour « désinfecter », mais pour moi le mal était déjà fait. A moins que l’on veuille bien « désinfecter » les manières de ces piscinards cochons, je ne piquerai plus jamais une tête dans une piscine publique !

 

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