Chez les enseignants, il n’y a pas de différence entre la vie privée et la vie publique. Pourtant, ces fonctionnaires complètement dévoués à la cause commune sont parmi les moins payés.
Il y a deux jours, les écoles publiques et privés ont ouvert les portes. Dans la matinée de ce lundi 7 septembre 2020, j’ai surpris une conversation entre deux enseignantes. Au fait, il s’agissait plus de lamentations : « Je ne sais pas si je serai capable de travailler sans repos avec mon état de santé », murmurait une enseignante, dans la quarantaine. Et à son collègue de lui répondre : « Chère amie, tu dois travailler. Sinon, les élèves ne termineront pas la matière.»
Comme des milliers d’enseignants des écoles publiques, ces deux enseignants sont entièrement dévoués à la cause publique. Victimes de plusieurs préjugés liés à l’exercice de son métier, l’enseignant est pourtant toujours au four et au moulin pour le bien-être des élèves. « Déconsidéré » dans sa société, il est le travailleur qui ne connaît pas de vie privée. Il est tout entier au service des autres : la formation du futur citoyen.
Enseignant, à la maison comme à l’école
En classe comme dans sa chambre, les méninges de l’enseignant ne connaissent pas de repos. L’enseignant est appelé à réfléchir sur les leçons du lendemain. Chez lui, les copies de devoirs ou d’interrogations sont corrigées durant ses heures de pause. Les interrogations, les sujets de devoirs, etc. sont également préparés durant son temps de repos.
En plus de tous ces aspects, l’effort sur soi est le cheval de bataille de l’enseignant. Jeunes comme vieux, l’enseignant est obligé de veiller sur son comportement à l’école aussi bien que dans la rue afin de véhiculer une bonne image, puisque les enfants sont tentés de le prendre pour modèle.
Une reconnaissance bienvenue
Au Burundi, l’enseignant est parmi les moins payés. Or, il travaille jour et nuit pour accomplir sa tâche quotidienne, de telle sorte qu’exercer ce métier étant jeune, c’est prendre des avancées sur sa génération, c’est être aux grands ports de décisions de son pays. C’est une mission qui demande du dévouement, de l’abnégation, du sacrifice. C’est un sacerdoce.
Pour le moment, poser le débat de la séparation de la vie privée de l’enseignant de sa vie publique à tout son sens d’être. Ne serait-il pas mieux d’ailleurs d’instaurer un régime particulier d’heures supplémentaires afin de prendre en compte les heures de travail effectuées hors les murs des classes ? Les autorités doivent soumettre cela à réflexion, car plus les enseignants se sentent à l’aise dans leur travail, plus ils s’y livrent à cœur joie et la qualité de l’enseignement dispensé sera excellente.