Il a participé activement aux manifs contre le troisième mandat du président Pierre Nkurunziza. Comme les manifestants, il ne craignait plus les balles de la police, encore moins leurs gaz lacrymogènes. Audifax Ndabitoreye, opposant politique et président d’Imbono Charisma (« Vision charismatique »), a fini par quitter le pays pour se retrouver aux Pays-Bas après avoir été arrêté puis relâché par la police du service de renseignement. Les blogueurs de Yaga l’ont rencontré virtuellement.
Plusieurs voyaient en lui un nouvel acteur politique crédible, qui ne craint pas les défis, qui affronte. Il commençait à gagner les cœurs. Tout le monde se souvient de lui dans les rues de Nyakabiga, quartier de Bujumbura, devant les centaines de jeunes manifestants, défiant la répression de la police. Pourtant, son nom serait en train de s’éclipser de la scène. Certains de ses sympathisants semblent déçus de son absence du terrain. À cette critique, il répond avec confiance : « Où je suis, je continue le travail. Je suis toujours en contact avec les jeunes. »
Également citoyen néerlandais, possédant la double nationalité, Audifax continue d’utiliser les réseaux sociaux de là où il vit désormais. Sa page Facebook et celle de son parti sont les grands carrefours de débats entre les membres et les sympathisants de son mouvement.
« Rien n’est encore perdu »
Malgré le climat d’insécurité qui règne au Burundi, « le changement est toujours possible », tente de persuader Audifax. D’après lui, l’évolution positive vient des jeunes et l’entrepreneuriat est la vraie clé de sortie. « Dans mes projets figure la Bourse à idées, explique-t-il. Elle aiderait les jeunes méritants à mettre en pratique leurs projets. » Et de conseiller : « Les jeunes doivent se positionner le plus tôt possible dans la politique pour faire valoir et arracher leurs droits. »
Parmi les autres priorités d’Audifax, il y a la promotion de l’agriculture. Il est convaincu que le surplus de production peut aider d’autres secteurs sociaux.
Imbono Charisma, comme plusieurs autres partis politiques, n’a pas pu faire campagne pour présenter son programme à la population.