La survie à un cancer du sein à 5 ans est estimée à 87% dans le monde, si la maladie est détectée assez tôt. Malheureusement en Afrique sub-saharienne, « sur 10 femmes malades, 9 meurent à la longue essentiellement à cause d’un diagnostic tardif », fait savoir un spécialiste. Partageons l’info, sauvons des vies.
Ah, la guerre des tétons, n’hésiteront pas à dire les plus graveleux parmi nous. Mais pourtant, c’est la plus meurtrière chez la femme avec 12 000 décès par an. Prêtez donc attention à vos seins. Quand vous changez de vêtements ou lorsque vous prenez un bain, observez bien votre poitrine. À chaque fois, essayez de repérer un quelconque changement anormal : une boule inhabituelle palpable au niveau du sein ou à l’aisselle, un changement de la taille ou de l’aspect de la peau des seins comme un épaississement ou un durcissement, un écoulement par le mamelon ou sa rétraction, une rougeur inhabituelle… Ce sont tous des signes qui alertent et qui imposent une consultation.
Même si toutes les femmes peuvent en être atteintes, il y a celles qui sont plus à risque. « Un âge avancé vers 50 ans ou plus, ne pas avoir eu d’enfant, n’avoir pas allaité ou avoir donné naissance seulement après l’âge de 35 ans, le fait d’avoir une mère ou une sœur atteinte d’un cancer du sein, l’arrivée précoce des premières règles (avant l’âge de 12 ans) ou une ménopause tardive (après l’âge de 55 ans), les femmes qui ont une alimentation malsaine, ou souffrant d’obésité, le stress… sont des facteurs de risque qui méritent surveillance », dixit le docteur gynécologue Nestor Sabushimike.
Cas du Burundi
Il y a 6 mois, le Burundi n’avait aucun centre spécialisé de cancérologie. Grâce à Kira Hospital, nous en avons un maintenant. Doté d’un cancérologue italien Dr Vincenzo Manisco, des appareils de mammographie et d’échographie mammaire pour le diagnostic et la chimiothérapie couplée à la chirurgie comme prise en charge, le cancer du sein ne devrait plus être une fatalité au Burundi.
Selon le docteur Jean Berchmans Nkurunziza, radiologue à Kira Hospital, sur 100 personnes qui se font dépister, 10 à 15 personnes sont atteintes. Cependant, la mammographie, examen clé pour le diagnostic coûte 60.000 Fbu, ce qui n’est pas à la portée de bon nombre de Burundaises.
Quant au traitement, Dr Vincenzo répond : « Les souches du cancer du sein au Burundi sont parmi les souches agressives de type Triple négatif, mais qui répond bien à la chimiothérapie ». Néanmoins, il ajoute que « sur 10 femmes malades, 9 femmes meurent à la longue ». Pour lui, « cela est dû à ce que les femmes atteintes d’un cancer du sein au Burundi sont diagnostiquées très tardivement du fait de l’absence d’informations sur le dépistage précoce et de la pauvreté qui limite le coût des examens et de la prise en charge, vu qu’une séance de chimiothérapie coûte 200.000 Fbu alors qu’il faut une dizaine voire une vingtaine de séances pour obtenir un résultat ».
Selon Dr Vincenzo, plus un cancer est détecté tôt dans son évolution, plus les chances de guérison seront élevées. Mais en toute chose, vaut mieux prévenir que guérir.
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