Pour Jimmy Kagabo*, le président Pierre Nkurunziza doit négocier, et négocier avec tout le monde. D’après le blogueur, sans cela, le Burundi va droit dans le mur.
Je suis fatigué d’entendre le conseiller du président proférer des formules du genre : « Nous préférons vivre dans le peu, plutôt que l’abondance dans le mépris. » On dirait le président guinéen Sekou Touré en 1958 : « Nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage. » L’histoire a montré que de telles phrases sont stupides car, dans la pauvreté, il n’y a pas de place pour la liberté.
Willy Nyamitwe, conseiller chargé de la communication à la Présidence, insinue que la communauté internationale « méprise » le régime Nkurunziza en le menaçant de sanctions. Le même régime continue de massacrer son propre peuple et refuse le dialogue avec ceux qui contestent son troisième mandat illégal.
Officiellement, le chef de l’État dit vouloir dialoguer « avec tout le monde », tout en menaçant d’emprisonner les opposants en exil s’ils osent retourner au Burundi. À mon avis, c’est Nkurunziza qui méprise tout et tout le monde. Il réduit à néant les droits de l’homme. Ses forces de l’ordre brûlent les radios. Sa police et ses services secrets tuent et emprisonnent tout ceux qui s’expriment contre le troisième mandat. Et il méprise tous les Burundais en faisant croire qu’ils sont contents de vivre dans la misère.
Les Burundais étaient déjà pauvres, mais la situation sera encore pire avec ces sanctions économiques, conséquence de la soif du pouvoir d’un seul homme.
Nkurunziza III va être comme Mugabe
Voilà le scénario : les aides vont stopper, l’argent va manquer, et Nkurunziza va jouer les Mugabe. « Si l’argent manque pour nos projets, nous l’imprimerons », avait dit un jour le président zimbabwéen. Le régime Nkuru va imprimer des billets. Et les mêmes causes produisant les mêmes effets, le Burundi connaîtra une hyperinflation sans précédent. Les fonctionnaires seront payés, mais leur salaire ne leur servira à rien. Ce sera cela, Nkurunziza III.
J’espère qu’on n’en arrivera pas là, que ces sanctions auront un effet positif et ramèneront Nkurunziza à la raison, en le convainquant de négocier, y compris avec l’opposition unie au sein du CNARED. De ce dialogue naîtra la solution. Car en les excluant, il nous condamne à une autre guerre que nous ne voulons pas.
À Monsieur Willy Nyamitwe : non, nous ne voulons pas vivre dans le peu. Nous ne voulons pas vivre dans la misère. Nous voulons la paix. Nous voulons la prospérité. Comme tout peuple normal.