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La natation peut-elle guérir l’asthme ?

Les virées à l’hôpital à 3h du matin parce que j’arrive à peine à respirer, les piqûres qui me font vomir mes tripes, les sifflements aigus qui m’empêchent de dormir… tel était mon quotidien d’asthmatique. Mais depuis que je fais de la natation, ce cauchemar fait partie de mon passé.

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu des problèmes respiratoires. La nuit, les sifflements étaient trop forts pour que je puisse fermer l’œil. Les crises s’enchaînaient et mes parents étaient toujours aux aguets.

Le personnel de la clinique où je me faisais soigner était devenu de bons amis, tellement je m’y rendais souvent. A chaque fois, c’était le même scénario. Moi qui respire avec peine, le médecin qui prend ma température, qui prépare un mélange d’hydrocortizone et d’aminophylline injectables, me désinfecte le bras et me transperce avec son aiguille. Moi, qui, quelques minutes plus tard, après que le médicament s’est frayé un chemin entre mes artères, régurgite tout mon dernier repas.

Après cette séance douloureuse, il s’en suivait deux semaines de cure au Ventoline, des antibiotiques en sirop dégueulasse ou en pilules. Les crises s’espaçaient au fur et à mesure que je grandissais. Mais elles ne disparaissaient jamais. Jusqu’à ce jour que je n’oublierai sûrement jamais.

Un maître-nageur qui a tout fait basculer…

Je fréquentais la piscine du Mess des officiers avec mon grand-père et un jour, il m’annonce qu’il a trouvé un maître-nageur qui a suivi des formations sur des exercices de natation qui aideraient à agrandir mes voies respiratoires et ainsi calmer mes crises, voire les éradiquer.

Sur une période d’un mois, j’avais rendez-vous avec lui deux à trois fois par semaine. Parmi les exercices que je devais faire, figuraient des inspirations dont les expirations devaient se faire sous l’eau et avec force. J’inspire, je m’immerge, j’expire avec force jusqu’à expulser tout l’air de mes poumons et je remonte pour un autre tour. Je devais faire 5 séries de 10 immersions chacune.

Un autre exercice était de faire la largeur du grand bassin en apnée à au moins 2m en dessous de la surface, en expulsant progressivement l’air de mes poumons. Ou encore, je devais m’élancer sur la surface et avancer sans faire aucun mouvement, mais en expulsant l’air de mes poumons.

Le point commun entre tous les exercices que je devais exécuter était la respiration. Les résultats ne se sont pas fait attendre : après 5 à 6 mois, je me suis rendu compte que je n’avais plus aucune crise, je ne m’essoufflais plus en montant les escaliers et j’étais plus endurante.

La pratique de la natation m’a été bénéfique sur tous les points, plus de crises et je gardais la ligne.

Que dit la médecine ?

Le spécialiste auquel j’ai parlé de mon expérience a été catégorique : « Scientifiquement, la natation ne traite pas les maladies respiratoires. Une personne atteinte d’asthme doit suivre un traitement médical, c’est ce qui est bénéfique pour lui. La natation intervient dans le développement de la musculature et c’est un bon moyen de relaxation, mais n’a pas sa place dans le traitement de maladies respiratoires. »

Et lorsque je lui demande pourquoi ça a l’air d’avoir marché pour moi, il me répond : « Tu as pratiqué ces exercices avec la conviction de guérir. Tu as entretenu une bonne condition physique et comme tu y as cru, ça s’est bien passé. »

Morale de l’histoire : la natation, oui, mais il faut prioriser le traitement médical, qui est une meilleure option pour se débarrasser de ce fléau. Mais après tout, à vous de voir.

 

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