Alors que les incendies récurrents des marchés font encore parler d’eux, le marché de Gitega fait tout pour préserver les biens et la vie de ses occupants. Un blogueur a fait un tour dans ce marché. Les mesures de sécurité restent de mise.
Le récent incident de l’incendie du marché de Ngozi (qui vient grossir la liste des marchés brûlés) m’a donné une idée d’aller visiter le marché central de Gitega. Profitant de mon séjour, j’ai voulu découvrir comment le marché de la capitale politique est organisé. De prime abord, c’est un marché moderne et nouvellement construit. A ses alentours, les badauds font du lèche-vitrine devant les échoppes des produits vestimentaires. L’intérieur grouille de monde, surtout que c’est un vendredi. Tout le monde veut faire ses provisions pour le week-end. Ici et là des produits alimentaires, des objets métalliques, des hangars de stockage et même une partie réservée aux couturiers. Tout semble bien ordonné pour garder l’espace commercial le moins encombré possible.
Des mesures de sécurité bien respectées
Avec plus de 3.000 commerçants œuvrant dans ce marché, nul ne peut se demander ce qui se passerait si le malheur qui a frappé d’autres marchés venait à se produire. Le constat est que les bornes anti-incendie sont là et que les passages pour les camions de pompiers sont bien dégagés. Louise Ntakirutimana, commissaire de ce marché me dira que les problèmes qui se sont produits dans d’autres marchés leur ont servi de leçons : « Nous faisons quotidiennement des visites pour voir s’il n’y aurait pas de commerçants qui abusent de leurs espaces pour s’installer dans les passages destinés aux camions au cas où l’incendie viendrait à se déclarer ». Cette autorité affirme également que l’eau est en permanence disponible dans les bornes anti-incendie. D’autres mesures sont aussi en cours notamment des sacs de sable qui doivent être disponibilisés par les commerçants devant leurs échoppes. Selon Louise Ntakirutimana, l’administration a accepté de mettre en place des extincteurs supplémentaires surtout pour les gardiens de nuit, ce qui rassure les occupants de ce marché.
Quid de l’assurance des marchandises ?
« Je doute fort que tous les commerçants aient pensé à assurer leurs produits », confie la commissaire. Au-delà de la sécurité du marché, les produits ne sont pas vraiment à l’abri, car non assurés. Pourtant, les maisons d’assurance sont à moins de 50 mètres du marché. Selon cette autorité, bien que des séances de sensibilisation soient souvent effectuées à l’égard des commerçants, l’appel est jusqu’ici tombé dans l’oreille d’un sourd. « Ce n’est pas ce que je leur souhaite bien sûr mais je crains que si un incendie venait à ravager leurs produits, beaucoup de commerçants se retrouverait dans la rue. Ils négligent beaucoup les assurances », lance un vendeur de chaussures aux abords du marché.
Le respect des mesures de sécurité est certes strict, mais le danger ne prévient jamais. Comme si les récentes mésaventures d’autres commerçants ne leur ont rien appris, les commerçants du marché de Gitega continuent de bouder les assureurs. Mais au vu de ce qui s’est passé ailleurs, ils devraient en tirer des leçons. L’avenir de leur business en dépend.