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Une lettre au ministre de la Santé publique : « Pourquoi l’équité sanitaire reste un rêve lointain pour tant de Burundais ? »

Du 12 au 14 février 2024, d’éminentes personnalités du domaine de la santé et partenaires au développement, à travers le Dialogue national sur le financement de la santé, ont réfléchi sur les voies et moyens pouvant aider à mobiliser la cagnotte nécessaire pour faire face aux grands défis sanitaires auxquels le pays est confronté, notamment l’amélioration de l’accès à des soins de santé de qualité et à moindre coût. Cependant, remarque notre blogueuse, nombreux sont les Burundais qui vivent des épreuves déchirantes dans les hôpitaux publics. 

Madame la Ministre,

Mon histoire commence dans une province du Nord (que je préfère ne pas nommer). Atteinte de diabète, tout ce que je cherchais, c’était de l’aide. J’étais gravement malade et la maladie avait affaibli mon corps. Au début, je pensais que mes symptômes étaient liés à mes crises de diabète, mais j’avais également été frappée par la pneumonie.

Cependant, au lieu d’un réconfort, ce que j’ai trouvé, c’est un système public débordé, avec des lamentations incessantes des malades laissés à eux-mêmes. Rien ne manquait au décor pour me faire croire à l’enfer sur terre. Je suis tombée sur un médecin qui avait une attitude choquante. Lorsque je suis arrivée, l’urgence aurait dû être ma première destination, mais personne ne m’a accueillie. J’ai demandé à mon mari, qui m’accompagnait, d’aller à la réception pour chercher un médecin. Cependant, la réceptionniste nous a simplement demandé de patienter comme les autres. Lorsque le médecin est enfin arrivé, j’étais tellement affaiblie que je pouvais à peine parler. Malheureusement, au lieu de faire preuve de compréhension, le médecin a adopté un ton agressif, au point que mon mari a décidé de m’évacuer à Bujumbura.

A Bujumbura, dans un hôpital privé de renom, j’ai repris espoir. J’ai été reçue avec bienveillance et respect. 

Madame la Ministre,

Mon cas est loin d’être isolé. Cherchant des réponses, je me suis tournée vers d’autres voix, d’autres histoires. Leurs expériences résonnaient avec la mienne, une symphonie de lutte, d’injustice et de survie. Des récits de désespoir dans les couloirs des hôpitaux publics, tandis que dans les enclaves privées, c’est le soulagement, la bienveillance et l’espoir. 

Une femme m’a partagé son l’histoire poignante. La perte de son enfant à cause de la négligence du personnel soignant. Les sutures mal exécutées ont entraîné une infection grave, ce qui a provoqué la mort de l’enfant. Une tragédie absolue.

Madame la Ministre,

À travers cette lettre, je partage non seulement mon expérience personnelle, mais aussi celles de nombreux Burundais qui ont connu des réalités similaires. La disparité entre les hôpitaux publics et privés est un problème urgent qui nécessite une attention immédiate. 

Chaque individu devrait avoir accès aux services de santé de qualité, sans distinction aucune. Il nous faut un système de santé solide, efficace et bien géré. Espérons que ce dialogue national sur le financement de la santé apportera un changement significatif. 

 

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Les commentaires récents (3)

  1. « Des récits de désespoir dans les couloirs des hôpitaux publics, tandis que dans les enclaves privées, c’est le soulagement, la bienveillance et l’espoir. »

    Sans se faire l’avocat du diable ou jouer à l’ange, je sais que les hôpitaux privés ne font pas mieux que les hôpitaux publics. A titre d’exemple, toutes les grandes interventions chirurgicales se font dans les hôpitaux publics. Dans le privé les gens y vont juste pour les consultations (parce que les médecins qui y travaillent viennent tous du milieu publics, juste histoire de gagner plus de frics et c’est normal), mais ils sont programmés dans les hôpitaux publics où ces mêmes médecins du privés vont venir les opérés dans le publics. Alors, merci de revoir votre angle dans votre article surtout du côté de la qualité des soins car ceux qui soignent dans le privé viennent du public.

    1. J’ai été pris en charge dans trois hôpitaux privés différents, mais la qualité des soins n’était pas uniforme. Cependant, mon expérience avec l’hôpital Kira a été particulièrement positive pour moi. C’est ma propre opinion, mais je préfère ne pas comparer certains hôpitaux privés avec les hôpitaux publics.
      En lisant le texte, je perçois un récit de l’expérience vécue par un patient.