Le gouverneur de la province Bujumbura vient de prendre une mesure on ne peut plus controversée. « Il est désormais interdit aux bailleurs de la commune Mutimbuzi de louer leurs maisons à des locataires sans “emploi connu” ». Une mesure non seulement discriminatoire, mais aussi irréaliste dans le contexte actuel du marché de l’emploi au Burundi.
Que voulez-vous déjà dire, monsieur le Gouverneur, par “emploi connu” (akazi kazwi)? Vous motivez votre mesure par “la volonté de prévenir les conflits entre bailleurs et locataires”. Mais, est-ce que la loi n’est pas claire en la matière? Et si vous laissiez les instances judiciaires s’occuper de ces cas de conflits et votre institution, administrative soit-elle, s’atteler à faire connaître aux citoyens les dispositions légales et comment en faire bon usage?
Il est incompréhensible que, dans une époque où les statistiques jouent un rôle crucial dans la prise des décisions, monsieur le Gouverneur, vous preniez une mesure aussi controversée, sans vous référer aux données disponibles. Vous auriez dû prendre un instant pour analyser la situation réelle, et de là, établir des stratégies efficaces, réalistes et durables. Et ce n’est pas très compliqué.
Quelques évidences, chère autorité !
“Selon une étude récente sur l’emploi et l’autonomisation des jeunes au Burundi, menée auprès de 790 jeunes, il est révélé que le milieu rural, dont la province de Bujumbura fait partie, abrite 55,4% des chercheurs d’emplois. En milieu urbain, le taux de demandeurs d’emplois est encore plus élevé, atteignant 65,4%”; lisons-nous dans cet article de Burundi Eco. Il est donc évident que le problème du chômage est endémique et ne se limite pas à une minorité de la population.
Faire fi de ces chiffres, monsieur le Gouverneur, est une preuve d’un manque flagrant de considération de la réalité socio-économique des jeunes dans votre province. Les jeunes, eux qui représentent une grande partie des chercheurs d’emploi, se retrouvent doublement pénalisés par cette mesure arbitraire. Non seulement, ils luttent déjà pour trouver un emploi dans un marché saturé, mais ils se voient maintenant refuser l’accès à un logement décent. Bien sûr, car c’est aussi une question de respect des droits humains.
Bien plus, cette décision va à l’encontre des principes fondamentaux des droits de l’homme et du droit au logement. Le logement est un droit fondamental, reconnu par de nombreuses conventions internationales auxquelles le Burundi est partie prenante. Pour rappel, veuillez consulter la contribution du Burundi au rapport spécial des nations unies sur le logement convenable en tant qu’élément du droit à un niveau de vie suffisant, ainsi que sur le droit à la non-discrimination à cet égard.
Rectifiez le tir, Monsieur !
Monsieur le Gouverneur, votre rôle, en tant que très haute autorité provinciale, est de servir et de protéger tous les citoyens de Bujumbura, y compris ceux qui sont sans emploi. Au lieu d’imposer des restrictions injustes, vous devriez vous concentrer sur la création de programmes qui encouragent l’emploi et soutiennent les citoyens de votre localité en général, en particulier les jeunes, dans leur quête d’autonomie.
Votre décision est alors non seulement injuste, mais également contre-productive. Elle souligne l’importance d’une gouvernance éclairée par les données et respectueuse des droits fondamentaux. Une révision de votre position et une mise en place des politiques qui répondent réellement aux besoins de la population de Bujumbura nous paraît plus sage.
Le gouverneur n’a pas penser que la majorité des burundais n’a pas d’activité connue ! Il a pris tous les citoyens comme des fonctionnaires ou des grands commerçants
Uwuhaze ntasobwa n’umugani!iyakaba nawe yarakiriko arirondeza izo ngingo ntazo yari gufata ndi sûre!Abo nibamwe bashiraho igitarurwa kuruzi bahejej kujabuka bakaca bagisambura
nous sommes dans un temps ou certains dirigeant prennent des décisions sans réfléchir vrt.je sais pas ce qu’ ils veulent montrer a ceux qui ils ont nomme mais vrt c est honte. Un dirigeant comme lui mérité d etre destituer de ses fonction