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Une lettre à la femme : « On devrait te célébrer chaque jour »

FEMME. Un mot qui signifie beaucoup. Il renferme tellement de choses : l’amour, la résilience, le courage, l’abnégation… Malheureusement, femme, on ne te célèbre qu’une fois l’année. Cela ne suffit pas.

Chère femme,

Depuis toute petite, on t’apprend à t’asseoir comme il faut, à te tenir comme il faut. Non, une fille n’a pas le droit de siffler. Non, une fille n’approche pas le bétail durant ses menstruations. Une fille ne doit pas librement exprimer sa pensée, surtout en présence des hommes : « Nta nkokokazi ibika isake iriho ! ». Voulant faire de toi  « une femme comme il faut », on t’a éduqué par des interdits, des restrictions.

Chère femme,

Tu grandis, mais les restrictions ne cessent pas pour autant. On te dit que c’est pour ton bien, mais tu ne comprends pas. Tu aimerais bien sortir voir tes copines mais pas plus tard que 18h, couvre-feu oblige. Ton frère, lui, même à 21h, il ne se fait pas gronder. Ce n’est pas juste, te dis-tu. Tu comprendras plus tard, te répond-on.

A l’université, tu voulais faire de la mécanique, mais ton père t’a dit que non, « ce n’est pas un métier pour femme, ça ! », les soins infirmiers, c’est mieux. Encore un non, auquel tu dois te résigner en « bonne fille » que tu es. Pendant trois ans, tu vas te lever sans le vouloir, t’asseoir pendant des heures à écouter une matière qui ne t’intéresse pas, et envier les autres dont les parents « évolués » ont accepté et soutenu leur choix de cursus.

Tu rencontreras aussi l’amour. Mais es-tu sûre que c’est le bon ? Parfois, ce seras bien le bon mais d’autres fois…toi qui rêvais de vivre d’amour et d’eau fraîche, ta moitié se révélera être un monstre. Bonjour les coups, l’humiliation et la détresse. « Niko Zubakwa », te dira la société. 

Chère femme,

Je suis désolé que l’on ne remarque pas assez ton importance. Tu donnes la vie, des fois, on oublie ce que cela implique, l’essence même de cette expression. Tu restes toujours aux côtés de tes proches quand ils se retrouvent dans le tourment. Souvent reléguée au second rang, tes capacités et tes compétences ne sont pas reconnues. Je suis désolé que l’on ait trouvé que le 8 mars pour te rappeler à quel point tu es indispensable. Désolé que ta parole ne soit pas considérée à sa juste valeur, alors que comme dit le dicton, « derrière chaque grand homme, se trouve une femme »

Chère femme, 

Accepte cette lettre, elle est pour toi, joyau brut, « maboko gihumbi »

Je t’aime.

 

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