Au-delà du crépitement des armes, des résolutions et autres communiqués des uns et des autres, il y a une véritable guerre des #hashtags, des plus significatifs aux plus drôles, sur la twittosphère burundaise. Le contributeur de Yaga Yves Patrick Iradukunda nous plonge dans cette bataille virtuelle que le Burundi n’a jamais connu auparavant.
En avril 2015, le pays est plongé dans une importante #BurundiCrisis. Le président Pierre Nkurinziza est choisi comme le candidat de son parti, le Cndd-Fdd, pour la présidentielle. Des manifestations s’en suivent dans la capitale notamment dans les quartiers de Musaga, Nyakabiga, Mutakura, etc. Un slogan est lancé : #Sindumuja (je ne suis pas esclave). Le slogan devient vite le sobriquet des manifestants. Une large partie des #abatwip (les Burundais sur twitter) relaient des informations sur ce qui se passe à Bujumbura. Les « #intwitirakure » (imbonerakure sur twitter) ne sont pas bien loin pour comprendre l’importance des réseaux sociaux. La #SilentMajority voient le jour. Ils relaient au quotidien une autre image de la réalité au Burundi. Puis, vient #BurundiCoup du 13 mai, qui a échoué.
Hors des frontières
La communauté internationale tente d’initier un #BurundiDialogue en mettant l’accent sur le rôle important que doivent jouer les pays de la sous-région. Ainsi, l’Ouganda est choisi comme médiateur. Mais le gouvernement burundais finit par privilégierle dialogue interne en créant la Commission Nationale de dialogue Inter-Burundais.
Les autorités effectuent alors plusieurs visites à l’étranger, notamment au Kenya. Visite qui n’a pas plus aux #abatwip qui sont allés jusqu’à demander à ce que #SomeOneTellUhuru ce qui se passe réellement dans le pays. L’union africaine, tentera, elle aussi, d’apporter sa solution à la crise : To #BringMaprobu. C’était sans compter sur la détermination du gouvernement qui clamait haut et fort lors du #BurundiDebate: #MaprobuNotNeeded.
Presque au même moment, les #Sindumuja criaient #BringBackOurSoldiers qui sont en mission de maintien de la paix en Somalie, comme punition au régime burundais « qui ne veut pas un dialogue inclusif ». La réplique ne tardera pas. Le pouvoir réclamait #BringBackOursoldiersKilled à l’opposition, l’accusant d’être le vrai bourreau de tous les militaires qui ont perdu leurs vies dans cette #BurundiCrisis.
Comme pour redistribuer les cartes, il faudra un petit passage des ambassadeurs du Conseil de sécurité des Nations unies, en janvier dernier. #SamanthaEffect ayant agi sur les deux camps vu les surprises, les scandales, les coups de gueule mais aussi de…feu qui ont ponctué la visite.
Cette guerre se poursuit jusqu’à présent, au moment où une autre délégation de l’Union africaine se fait attendre tout comme les nouveaux hashtags qui l’accompagneront.
Intéressant ! Il manque toutefois #WhereIsNkurunziza (Juste après #BurundiCoup), #10MillionPresidents (Août 2015), #EweDeniza (Sept 2015), #OneBdi (Oct 2015) plus intéressants les uns que les autres.