Sa voix chaleureuse a bercé la génération Y, ses chansons ont eu un succès planétaire. La chanteuse aux pieds nus a créé la sensation et la sympathie des mélomanes à travers le monde. Son tube Wale watu a suscité le délire dans bien des salles les plus célèbres du Vieux Continent ? Découvrez la personne derrière le personnage de Kadja Nin. Portrait.
Khadja Nin, de son vrai nom Jeanine Rema, est une chanteuse née le 27 juin 1959 au Burundi. Originaire de Ruvyagira, à Gitega, près de Mushasha, elle est la fille de Jean Ntiruhwama, ancien ministre de l’Intérieur sous le règne du roi Mwambutsa IV. Son nom de scène, « Khadja Nin », signifie phonétiquement « la petite Jeanine », ka étant un diminutif affectueux en kirundi, sa langue maternelle.
Jeune, veuve et mère célibataire
Très tôt attirée par la musique, elle fonde un premier groupe en 1973. Deux ans plus tard, elle s’installe à Kinshasa pour y poursuivre ses études, avant de quitter le continent africain en 1980 pour Paris, puis pour la Belgique, en compagnie de son mari et de leur fils. Son mari décèdera peu après leur arrivée en Europe, laissant Khadja Nin élever seule leur enfant, Vincent Christoffel, aujourd’hui marié et vivant en Belgique.
Sa carrière musicale prend un tournant décisif en 1992 avec la sortie de son premier album, chanté en swahili Wale watu. Mais c’est surtout grâce au tube Sambolera, extrait de son deuxième album Ya Pili (signifiant « le second »), sorti en 1995, qu’elle se fait connaître du grand public, notamment en France. Elle y impose une voix chaude et émotive, portée par des rythmes africains mêlés à des influences occidentales.
Une œuvre riche et variée
Son troisième album est une compilation de titres anciens et nouveaux. Son quatrième opus, Ya…, est plus personnel : la chanson Mama, qui lui a valu un Kola Award, en hommage à sa mère, est illustrée par un clip réalisé par Jeanne Moreau. L’album comprend également une reprise du morceau Africa Obota du Gabonais Pierre Akendengué, une adaptation du titre Free de Stevie Wonder renommée Sina mali, sina deni (Je ne suis ni riche ni endettée), un hommage à Nelson Mandela, ainsi qu’un appel à l’assouplissement de l’embargo imposé à son pays natal. Artiste engagée, Khadja Nin partage en 2000 la scène du Palais omnisports de Paris-Bercy avec Sting et Cheb Mami, lors d’un concert marquant. En 2006, elle épouse le célèbre pilote belge Jacky Ickx et s’installe avec lui à Monaco. En 2018, elle est choisie comme membre du jury du Festival de Cannes, présidé par Cate Blanchett, aux côtés notamment de Léa Seydoux, Kristen Stewart, Ava DuVernay, Chang Chen, Robert Guédiguian, Denis Villeneuve et Andreï Zviaguintsev. À travers sa musique, son parcours et son engagement, Khadja Nin incarne une voix rare, puissante et universelle, qui fait vibrer les frontières entre les continents et les cultures, en portant haut les couleurs de l’Afrique.
1997, l’année de la communion avec sa terre natale
En 1997, alors que le Burundi vit sous embargo consécutif au second coup d’Etat de Pierre Buyoya, Kadjan débarque à Bujumbura pour chanter et réconforter ses compatriotes. La chanteuse aux pieds nus créé un phénomène. On voit les jeunes filles branchées de l’époque imiter son style et marcher pieds nus dans ville de Bujumbura. La fille prodige se produit au stade Prince Louis Rwagasore et plaide pour la levée de l’embargo. Récemment, elle a créé la polémique qui n’en est pas un, en annonçant qu’elle aimerait finir ses vieux jours au Rwanda.
