La beauté de deux localités de Kayanza a tapé dans l’œil de ce blogueur alors qu’il se rendait à une fête familiale. Il n’a pas résisté à l’envie de prendre une plume et de peintre la vision féerique de Muruta et Kabarore. Une seule ombre au tableau : la Kibira, frontalière de ces deux localités se meurt à petit feu.
En me rendant à Rugazi en commune Kabarore pour une fête familiale, comme il en pleut abondamment en cette période de saison sèche, je ne m’attendais pas à découvrir ce spectacle féerique de superbes paysages. Après avoir franchi les communes de Matongo, Gatara et Kayanza, je suis stupéfait par la nette différence des paysages comme si je débarquais dans un autre monde. Hormis les très belles plantations de blé, de pomme de terre de la DPAE, les paysages de la commune Kayanza ne sortent pas du lot. Mais ceux de Kabarore et Muruta sont fantastiques.
Etant habitué à des paysages dénudés, secs et moroses de ma région natale, où les terroirs de collines n’ont qu’arbres d’eucalyptus et eragrostis comme couvert végétal en cette saison sèche, je suis littéralement abasourdi devant le paysage de champs de blé déjà mûr et à la couleur blanc cassé, s’étendant sur de très longues distances. Quel beau paysage. Les champs, aux formes géométriques régulières, généralement carrées ou rectangulaires, sont séparés par des bandelettes de cultures fourragères surtout le tripsacum. Immédiatement, je me représente en mémoire les immenses wheaton belt et corn belt des plaines centrales américaines ou des terres noires et fertiles d’Ukraine, telles que me les décrivaient mes professeurs de géographie, il y a plus de quarante ans. Un peu plus bas, se dressent de belles plantations de thé, celles-là d’une verdure éclatante. A quelques mètres de là, le long des rivières et petits ruisseaux, je découvre de très beaux champs de pommes de terre, certaines à peine sorties de terre tandis que d’autres sont en voie de floraison. De jeunes filles à l’air sympathique, poussées par une motivation évidente, indifférentes au bruit des véhicules, s’activent dans leur arrosage. Comme elles sont aussi indifférentes aux nuages de poussière que soulèvent les va-et-vient des véhicules et motos.
Fruit de l’initiative des natifs
A chacun son travail. Ces plantations appartiennent aux particuliers ou associations coopératives et sont encadrées par les autorités administratives. J’apprendrai aussi que, dans cette réussite extraordinaire, certains cadres natifs ou résidents de ces régions ont été de véritables leaders, remorquant toute une masse humaine vers le développement.
Mon étonnement est encore plus grand à la vue des cultures en terrasses à Yanza en zone Rugazi, des cultures telles que je ne les avais jamais vues excepté dans les livres de géographie ou dans les films documentaires. A force de contempler ce paysage, à la fois exotique et idyllique, je suis tellement hébété que j’oublie même que je dois prononcer une allocution lors de cette fête, objet initial de ma visite. Subjugué par ces paysages paradisiaques de Muruta et de Kabarore, j’ai vite troqué mes habits d’invité de marque contre ceux de touriste. Je suis réveillé de mon émoi par un ami qui me dit que l’on m’attend pour mon allocution.
Arrivé au sommet de la crête, en bordure de la Kibira, je crois rêver lorsque je vois des plantules de maïs dans les champs non arrosés, sur le terroir de colline, en plein mois de juillet. Sous d’autres cieux, c’est tout simplement un miracle de la nature.
Une seule ombre au tableau
Ce voyage de rêve est néanmoins perturbé par la vue de l’état de déforestation progressive de la Kibira. Oui, la Kibira est en train de se consumer à petit feu. La Kibira se meurt lentement. Des arbres y sont abattus et l’herbe y est coupée. Les lianes et les épiphytes se font de plus en plus rares. Jadis forêt impénétrable, on y voit aujourd’hui de nombreux sentiers et les arbres y sont clairsemés. Certaines cultures s’y développent au détriment de la forêt. Les besoins domestiques dictent aussi leurs lois.
Des efforts doivent être menés par tout le monde pour la préservation de ce poumon vert, patrimoine national et mondial.
Une autre bonne nouvelle : les nécropoles royales préservées
La très bonne nouvelle dans ce tableau sombre est que la tombe royale de Ntare Rugamba et ses alentours, situés en pleine forêt à Buruhukiro en Commune Kabarore, sont très jalousement préservés. Comme l’est aussi celle Mwezi Gisabo à Remera en Commune Muruta. On voit une immense forêt primaire, vierge, cachant ladite tombe. J’apprendrai que tous ceux qui ont tenté de l’explorer se sont tous égarés. Légende ou vérité, je ne le saurai jamais. Merci beaucoup Messieurs les Biru, gardiens des tombes royales. Vous êtes les gardiens de la mémoire historique.
Pour conclure en beauté ce récit de voyage, revenons sur notre tableau idyllique tel que décrit plus haut.
En arpentant les hautes terres de Muruta et de Kabarore, je me suis dit que notre pays peut atteindre facilement son autosuffisance alimentaire, et même avoir du surplus pour l’exportation. L’exemple à suivre est là, sous nos yeux. Suivons les conseils du riche laboureur de Jean de La fontaine, le laboureur et ses enfants, ou approchons un riche laboureur de Muruta ou de Kabarore. Nous allons certainement trouver le trésor caché dans notre sol. Quel qu’il soit, acide ou basique, fertile ou aride. Les famines et disettes ne seront plus que de vieux et lointains souvenirs, placés dans les placards de l’Histoire.
Excellent Article avec un bon Français
Français de morielle
Vous êtes un bon citoyen de scander la beauté que Yahvé a sculpté sur Muruta et Kabarore.J’y habite et je ne le savais pas ainsi! Uwambaye ikirezi ntamenya KO cera! A suivre les conseils que vous avez annoncé en clôturant votre description,certes icivugo ca nyenicubahiro sera atteint : umunwa wose uronke ico urya ,umufuko uronke amahera mais nitwaguma duturira à petit feu la kibira,tuzobura imvura tube twishe ako twokijije! Merci bcp! Muzigore ivyo mwanditse mubishikane muri ministère de tutelle !
Murakozeee caneeeee mwandiTsi
Tres bel article. Le Burundi est riche