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Internet : celui par qui le salut de « Ninde ? » arriva ?

Diffusé depuis 1984 à la radio puis à la télévision nationale, le feuilleton Ninde ? s’est refait une santé grâce aux réseaux sociaux (Tiktok) et autres mèmes. De quoi réaffirmer son appartenance au patrimoine national burundais. Voici comment Internet a sauvé Ninde ?

Un brin de nostalgie peut envahir quelqu’un qui regarde Ninde ? sur les nombreuses chaînes YouTube qui reprennent certains épisodes mythiques du feuilleton. On se revoit assis au salon, à 21 heures, chaque mardi. Parents, enfants, nounous, tous devant un nouvel épisode. Pour ceux qui n’avaient pas la télévision, la radio était fixée sur la fréquence de la radio nationale. 

Ce générique. Ces visages qui ont fini par devenir familiers. Kireko, Munyana, Adrienne (paix à son âme). Ces thématiques tout droit venus du Burundi profond : concubinages, alcoolisme, maris infidèles, violences conjugales, sorcellerie, etc. Cet humour à la burundaise, ces leçons subliminales que l’on ne saisit qu’à la fin de chaque épisode. Depuis un moment, c’est sur internet que le célèbre feuilleton joue les prolongations.

Internet et « Ninde ? », le grand amour 

Récemment, des vidéos d’animation d’un compte Instagram, @bigatoons, deviennent virales. Ces vidéos reprennent les dialogues de Ninde ?. Elles sont drôles et rappellent cet humour qui a tant fait son succès. Sur X, ces vidéos sont partagées massivement aussi.

Résistant à l’épreuve du temps, les épisodes les plus marquants de ce feuilleton sont restés dans les mémoires. Et comme internet permet de garder les vestiges du passé, les internautes continuent de ressusciter certains extraits sous différents formats. Vidéos, images, mèmes et autres stickers sont contournés et partagés massivement  sur la toile.

Comment en est-on arrivé là ?

Maxime Coulombe, sociologue, explique que  « c’est véritablement à partir du développement de la culture numérique, et la vitesse de Photoshop, dans sa version piratée, que le mème a pu se répandre sur Internet ». Il ajoute que « le mème montre aussi la capacité d’Internet à fédérer des communautés ». Les internautes burundais, imbibés de Ninde ? depuis son enfance, n’a rien trouvé de mieux que les mèmes pour transmettre son amour pour le feuilleton. Sur X ou sur d’autres plateformes, Ninde ? est peut-être le seul programme de la RTNB à avoir traversé les époques.

 

Internet reste un espace étrange où tout se tente. Et Ninde ? semble avoir trouvé son sauveur dans les formats courts, notamment sur Tik Tok.

Le chouchou des formats courts

Grâce à eux, la consommation et la création du contenu ont évolué. Les multiples extraits qui grouillent le net à savoir Tiktok, les Reels d’Instagram ou encore les shorts de YouTube sont devenus les canaux de diffusion de prédilection de Ninde ?.  Sur Tiktok, des tiktokeurs burundais et rwandais reprennent certains extraits et les contournent à leur guise pour créer des capsules drôles.

Les créateurs de contenus  trouvent dans Ninde ? le secret pour des contenus viraux: son humour légendaire. Qui aurait prédit une telle renaissance pour Ninde ?  Mais c’est cela l’avantage d’Internet : garder, (re)diffuser, conserver le plus précieux des chefs d’œuvres de la création humaine.
Ninde ? est donc parti pour rester. Et surtout, des fleurs pour ces acteurs (certains actuellement présents sur les réseaux sociaux) qui ont marqué notre époque et ont su nous arracher à des générations de téléspectateurs malgré les soucis du train-train quotidien.

 

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