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L’Internet au Burundi : incohérences et déceptions

L’importance de l’internet est désormais incontestable à l’échelle mondiale, et son utilité se révèle dans tous les aspects de la vie, encourageant ainsi les décideurs et les acteurs du domaine technologique à le rendre plus performant que jamais. Cependant, au Burundi, la fiabilité de cette connexion demeure incertaine.

À travers tout le pays, des antennes pour les opérateurs de télécommunications sont légion, tant dans les quartiers que sur les collines. Avec la multiplication des opérateurs numériques, les Burundais ont cru que ces fournisseurs d’Internet se targueraient de fournir des services plus fiables. Mais malgré des bandes publicitaires rassurantes, nous invitant à acheter des forfaits pour accéder à Internet, une fois ces forfaits achetés, la fonctionnalité ou la fiabilité de la bande passante est une autre histoire. Sur tout le sol burundais, où que vous soyez, pour avoir accès à Internet, il faudrait presque monter sur le toit d’une maison, ou soit dans un arbre.

De nombreux clients se plaignent de ne pas recevoir la qualité promise. Ils sont confrontés à des problèmes tels que des vitesses de connexion lentes, des coupures fréquentes et une couverture du réseau insuffisante, en particulier dans les zones rurales et reculées du pays. C’est le cas de Jacqueline Niyonzima qui travaille dans le secteur d’envoi et de retrait d’argent à travers les plateformes Lumicash et Ecocash. Elle indique que la faible connectivité handicape ses activités actuellement. 

Même son de cloche pour Aloys Hatungimana qui poursuit ses études à l’étranger via l’Internet. Il indique qu’il n’a pas pu suivre les cours pendant presque deux mois et ne sait pas à quel saint se vouer. Il doute de sa réussite pour cette année académique à cause de l’instabilité de l’Internet au Burundi et demande que les compagnies lui remboursent les bouquets expirés avant le délai et ceux qu’il n’a pas pu consommer, suite au non accès à la connectivité. 

Impact sur la vie quotidienne

Une connexion Internet stable et de qualité est une première condition pour travailler de manière productive et efficace à partir d’un poste de travail moderne. Un manque de bande passante peut sérieusement entraver ce processus. L’absence d’une connexion Internet fiable a des conséquences importantes sur la vie quotidienne des Burundais. Pour de nombreux jeunes, l’internet est une ressource essentielle pour l’éducation, la recherche d’emploi et le développement professionnel. Lorsque la connexion Internet est lente ou instable, cela entrave leur capacité à accéder à l’information et à communiquer efficacement. De plus, les entreprises et les entrepreneurs qui dépendent de l’Internet pour leurs opérations commerciales peuvent subir des pertes financières en raison des interruptions de service et des temps d’arrêt.

Face à ces défis, il est impératif que les opérateurs de téléphonie mobile au Burundi fassent preuve de transparence quant à la qualité réelle de leur bande passante Internet. Les clients méritent d’être informés de manière transparente sur les vitesses de connexion disponibles, la couverture du réseau et les éventuelles interruptions de service. 

En outre, les autorités réglementaires devraient jouer un rôle actif dans la supervision et la réglementation de l’industrie des télécommunications pour garantir que les opérateurs respectent les normes de qualité et fournissent un service fiable à leurs clients. Les opérateurs de téléphonie mobile doivent travailler en étroite collaboration avec les autorités réglementaires, la société civile et les consommateurs pour améliorer la qualité de la bande passante et garantir une connectivité Internet fiable et accessible à tous.

Pour rappel, les statistiques sur l’utilisation d’Internet au Burundi, établies par l’Institute Free Tech, révèlent qu’en 2023, le pays comptait environ 1,33 million d’internautes, représentant environ 5,5 % de la population totale. De plus, selon le rapport de DataReportal, le nombre d’utilisateurs des médias sociaux dans le pays s’élevait à 714 700 au début de la même année.

 

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