Dans notre culture, le mariage est souvent perçu comme le début d’une nouvelle lignée, une continuité naturelle vers la parentalité. Mais quand cette attente se heurte à l’infertilité, le malaise s’installe suivi par un silence pesant, douloureux, que peu osent briser. Pourtant, il existe d’autres chemins, d’autres formes d’amour, d’autres manières de construire une famille. Ce billet est une invitation à la réflexion, à la compassion, et peut-être… à l’ouverture.
Chez nous, les mariages se font avec faste, dans la joie, les bénédictions et les attentes. L’une des attentes les plus fortes, parfois même immédiates, est celle d’avoir des enfants. On célèbre l’union, oui, mais très vite, les regards se tournent vers « la suite logique » : la maternité. Pourtant, que se passe-t-il quand cela ne se passe pas comme prévu ? Lorsqu’un couple découvre, après des mois ou des années d’attente, qu’un des deux est stérile ?
Souvent, ici, on garde le silence. On souffre à huis clos. Par pudeur, par honte, par peur du regard des autres. Et malheureusement, ce silence devient une prison pour beaucoup de couples. L’infertilité devient un lourd fardeau, parfois un sujet de tension, de distance, voire de séparation. Il n’est pas rare d’entendre des murmures : « Elle n’a pas encore d’enfants ? », « Est-ce qu’il est normal ? » ou pire encore, des accusations injustes portées contre la femme, car oui, dans beaucoup de cas, elle est injustement tenue pour responsable.
Et si on changeait de registre ?
Et si on osait voir les choses autrement ? Et si, au lieu de vivre l’infertilité comme une fatalité ou une malédiction, on l’abordait comme une réalité humaine possible, qui mérite compréhension et accompagnement ? Et si, au lieu de s’enfermer dans la douleur ou de subir la pression sociale, on ouvrait la porte à d’autres formes de parentalité comme l’adoption ? Mais avant même de parler de l’adoption, la technique moderne a évolué, même au Burundi on peut recourir à la fécondation in vitro. Mais revenons à l’adoption.
L’adoption, pourtant belle et noble, reste très marginalisée dans nos sociétés. On la voit souvent comme un dernier recours, un choix de fataliste. En réalité, elle peut être un acte d’amour profond, un projet de vie généreux, un moyen de bâtir une famille autrement. Il y a tant d’enfants sans foyer, tant d’enfants en quête d’affection, de sécurité, d’un nom et d’un avenir. Et il y a, d’un autre côté, tant de couples brisés par le poids du silence, alors qu’ils pourraient bâtir ce foyer, ce refuge autrement.
Il est temps de briser les tabous et ouvrir un dialogue franc. Mais encore faut-il savoir que chaque mariage est un chemin unique, que la parentalité ne se limite pas au biologique. Il est temps de normaliser l’adoption dans notre manière d’appréhender l’infertilité et de soutenir les couples qui en souffrent avec dignité, respect et espoir. L’amour ne se mesure pas aux chromosomes. Il se prouve par les gestes, les choix, la constance. Être parent, ce n’est pas seulement donner la vie.