Une visite dans les hôpitaux publics de Bujumbura, a permis de constater leur état de salubrité. Récemment, durant une semaine, d’autres visites, mais cette fois-ci de nuit, ont été effectuées. Retour sur les conditions de vie des garde-malades. Effroyable!
Cette nuit, l’hôpital Roi Khaled est le premier à être visité. Dans ses corridors ou dans les jardins à la belle étoile, les gardes-malades sont entassés comme des marchandises, à même le sol. Sous la pluie et dans le froid, plus d’une centaine de personnes dorment et doivent affronter autant le froid que les moustiques. A l’hôpital militaire de Kamenge, aucune différence. Sur le sol, entre les lits des malades, ils sont allongés sur des morceaux de tapis. Les plus nantis dorment sur des morceaux de matelas à deux ou à plusieurs. Seule la moitié supérieure des corps est couchée sur les matelas, le reste, de la taille jusqu’aux pieds, repose sur le sol.
À l’hôpital Prince Régent Charles, cela va au de là de ce que j’aurais imaginé. Dans un corridor mal éclairé longeant vers la maternité, des corps, des casseroles et des rats font bon ménage. Il m’est d’ailleurs difficile de savoir s’ils sont vivants ou morts puisque les rats font des navettes d’un individu à l’autre. Au petit matin, l’air de rien, les mêmes corps, casseroles et rats, de la veille, déménagent des corridors pour céder la place aux travailleurs qui viennent nettoyer les lieux. Ces corps, vous avez deviné, ce sont les gardes-malades.
Des oubliés indispensables
Dans ces hôpitaux publics de Bujumbura, les gardes-malades souffrent autant que leurs patients. Rien n’est prévu pour eux, ou alors très peu. Où dorment-ils ? Où font-ils leur toilette ? Où gardent-ils leurs objets personnels ou les objets de cuisine?… Rien n’est prévu pour cela. Questionné là-dessus, un médecin, chef de service dans l’un de ces hôpitaux, m’a répondu : « Eh garçon, qu’est-ce que tu veux qu’on fasse, il ne faut pas oublier qu’on est en Afrique hein ! »
Dans ces conditions de vie, bonjour les infections nosocomiales, ces maladies contractées dans un établissement de santé. « Certains gardes-malades arrivent ici en bonne santé, et finissent par être hospitalisés à leur tour, comme cette patiente-là », m’a confié Gakobwa Agrippine, la cinquantaine, garde-malade rencontrée à la clinique Prince Louis. À part ces maladies contractées à l’hôpital, il y a aussi un risque des grossesses non désirées, de viols, car ils sont des hommes et femmes à dormir ensemble. Et pourquoi pas le SIDA ?
Devant un problème aussi préoccupant et dont visiblement personne ne s’occupe, le geste à faire est pourtant simple. Il suffirait de construire un simple bâtiment pour les gardes-malades et améliorer les capacités d’accueil de nos hôpitaux, car ce lieu est censé être un endroit sain et non un dépotoir humain.
A relire : Bujumbura possède-t-elle un hôpital « public » propre ?
Votre analyse n’est qu’un constat, et cela donne l’image de ce que vit le citoyen burundais en général. Il ne faut pas se limiter sur ce constat seulement après la visite des hôpitaux publiques, visite d’autres structures/institutions publiques pourquoi pas privées, visite aussi les ménages des quartiers pauvres et des quartiers dits des nantis pour constater leurs conditions de vie, faite alors une analyse transversale, objective et non subjective.
A mon avis il y a une pauvreté dans son ensemble qui doit préoccuper tout le monde, et l’amélioration des conditions de vie s’accompagne de changement de certaines structures et certaines façons de faire.
Tu proposes un hangar pour les gardes malades, et les places pour les malades sont loin d’être suffisant à l’heure actuelle.
Je pense qu’il faut plutôt changer la façon de travailler plutôt qu’exposer les gens, organiser les hôpitaux, le personnel, et la façon de faire. Par exemple initier les services hospitaliers ( garde malades, cuisine, etc), cela protégera la structure et la sécurité et la propreté seront assurées et les gardes malades seront aussi protégés. Cela est fait ailleurs pourquoi ne pas nous inspirer ou innover.
Je vous remercie KARIKUMUTIMA Samson pour votre contribution. c’est vrai cet article est un constat et la réponse proposée était éphémère et simpliste, mais c’étais juste pour attirer l’attention sur le problème et merci pour les réponses que tu as suggéré. Ma contribution était de nommé le problème en question en vue de soulever des réponses parmi les lecteurs et je vous remercie de m’enrichir avec votre commentaire.