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Foyer ou travail ? Le grand dilemme des femmes burundaises

Dans une société exigeante envers la femme comme la nôtre, il n’est pas facile pour bon nombre de Burundaises de concilier foyer et travail. La culpabilité tout comme le burn-out ne sont jamais loin. Explications de la blogueuse Bella Lucia Nininahazwe.

Dorine est une jeune femme burundaise, cadre dans une  ONG internationale. La vie ne lui est pas du tout facile surtout avec les descentes qu’elle est obligée de faire à l’intérieur du pays. «  Je rentre tard dans la soirée, parfois je ne rentre même pas. Je n’ai pas le temps pour discuter avec mes enfants. Je sens toujours un manque, c’est comme si je néglige ma vie familiale mais j’aime mon boulot, je ne veux pas l’abandonner », confie -t-elle.

Grâce est une autre jeune maman infirmière. Son travail, assez exigeant, ne lui facilite pas la vie. Nombreux sont ceux qui lui ont conseillé d’abandonner vu que son homme gagne assez pour couvrir les besoin de la famille. «  Ma famille m’a maintes fois suggéré d’abandonner le boulot mais je suis partagée. A part le fait d’être passionnée par ce que je fais, je me sens bien quand je contribue financièrement  pour le bien-être de la famille », dit-elle.

Le ménage appartient à la femme

Dans une société qui voit mal un homme s’occuper des tâches ménagères, la femme se retrouve avec un double fardeau, qu’elle est obligée parfois de porter seule.

Anita, commerçante, avoue vivre un véritable calvaire : « Je rentre tard presque tous les jours. Et malheureusement, mon mari ne veut pas entendre parler d’affaires domestiques. C’est moi qui m’occupe de tout. Quand je fais mes sorties en Ouganda pour m’approvisionner, je ne suis pas tranquille. Je pense à mes enfants, au désordre qui va régner en mon absence.»

C’est difficile mais c’est possible

Il est vrai que les femmes professionnelles se heurtent à plusieurs défis, mais ce n’est pas pour autant qu’elles devraient rester confinées dans les cuisines enfumées. Les exemples de celles qui sont parvenues à concilier leur travail et la famille pullulent.

Marguerite Bukuru, sexagénaire, a occupé différents postes de  responsabilité  à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Elle confie : « C’est difficile de tout gérer en même temps, mais c’est possible. La femme doit accepter de travailler doublement, elle doit avoir un calendrier qu’elle doit suivre sauf  quand il y a des urgences ».

Mais plus que tout, selon toujours Marguerite, les jeunes burundaises doivent avoir confiance en elles et veiller à ce qu’il y ait une balance entre la vie privée et celle professionnelle. Comme ça, conclut-elle, leurs hommes n’auront plus d’arguments pour passer toutes leurs soirées au comptoir d’on ne sait quel bar, à faire les yeux doux à on ne sait quelle pimbêche.

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Les commentaires récents (1)

  1. Je suis touchée par cet article. À vrai dire, je suis une jeune professionelle et en tant que femme Burundaise, les qiuestions traitées ici me viennent souvent à l’esprit. Un jour, je me suis demandé: qu’est-ce qui m’assure que si je me marie, je ne devrais pas arrêter de travailler professionnellement comme beaucoup d’autres dans la même situation?
    Après longues réflections, j’ai trouvé que je dois faire plus d’efforts mais pas que moi.
    Il y a beaucoup de décisions, si prises par le gouvernment à travers des lois, pourraient protèger les femmes tout autant que les hommes surtout dans le monde professionnel.
    Par exemple, nous connaissons des pays qui ont instauré un congé post-natal, une heure et demi de pause à midi, des heures de travail fixes avec des heures supplémentaires payés, etc. Et pas seulement dans les institutions gouvernementales mais aussi dans le secteur privé; même les investisseurs internationaux s’y adaptent ou ils vont voit ailleurs: il n’y a que deux choix pour le bien-être de la population. Et je pense que le Burundi peut s’y mettre petit à petit, en renforçant les efforts déjà fournis.
    Mais faisons aussi attention à « n’étouffer » ni les hommes ni les femmes.

    Murakoze!