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Fermeture des frontières entre le Burundi et le Rwanda : quels impacts ?

Depuis le 11 janvier 2024, les frontières entre le Burundi et le Rwanda sont fermées. La mesure unilatérale de fermer les frontières a été prise par le Burundi suite « au mauvais voisinage avec le président rwandais, Paul Kagame ». Une décision qui ne sera pas sans conséquences sur différents secteurs pour un pays qui traverse une crise économique sans précédent. 

Dans l’après-midi de jeudi 11 janvier, des messages évoquant la fermeture des frontières entre le Burundi et le Rwanda commencent à circuler sur les réseaux sociaux. Des réactions de désolation fusent de partout. « Encore ? », demande un Burundais qui semble ne pas comprendre ce qui se passe. Les réactions vont toutes dans le même sens : « Tout cela tombe sur la population lambda ».

L’information sera vite confirmée. Et c’est Martin Niteretse, ministre de l’Intérieur qui annonce la mesure dans une réunion avec les administratifs de la province de Kayanza. « Nous avons constaté que nous avons un mauvais voisin, Paul Kagame, président du Rwanda ». Ce dernier est accusé d’héberger les ennemis du Burundi qui perturbent la sécurité du pays. L’attaque de Gatumba qui a emporté la vie de 20 personnes dont 12 enfants a versé de l’huile sur le feu. Selon M. Niteretse, les relations sont suspendues jusqu’à ce que le président du Rwanda se ressaisisse. 

Dans la foulée, le gouvernement rwandais réagira à la mesure burundaise. Dans un communiqué court, Kigali informe avoir appris la fermeture des frontières « par les médias » et regrette cette décision qui vient restreindre la circulation des personnes et des biens entre les deux pays. Le Rwanda n’oublie pas également de rappeler que cela « viole les principes de coopération et d’intégration régionale de la Communauté Est-Africaine ».

Les conséquences ne sont pas négligeables

Pour rappel, cette fermeture intervient une année après la réouverture effective (octobre 2022) de ces mêmes frontières, fermées en 2015 suite à des tensions liées à la crise politique de l’époque. 

Les experts indiquent que le Burundi aura à souffrir de cette décision sur plusieurs plans, l’économie étant la 1ère concernée. Selon l’économiste André Nikwigize, entre 2018 et 2020, le Burundi a perdu 5,1 millions de dollars sur les échanges avec le Rwanda. Cette fermeture va peser lourdement sur le commerce transfrontalier. Par exemple, des commerçants rwandais passaient par la frontière Ruhwa pour s’approvisionner en fruits au marché de Rugombo dans la province de Cibitoke. Il en est de même pour les Burundais qui voulaient écouler leurs marchandises au Rwanda.

De l’argent dépensé au Burundi par les Rwandais qui venaient les week-ends profiter des splendides plages de Bujumbura, en passant par le commerce des Ndagala du lac Tanganyika, très prisés par les gens de l’autre rive de la Kanyaru, sans oublier ces Burundais qui allaient aux Rwanda pour différents services… le manque à gagner est important.   

Le domaine de transport sera également touché. Que sera le sort de ces Burundais qui font la navette Burundi-Kenya ou encore Burundi-Ouganda en passant par le Rwanda ? Des agences de transports seront encore une fois obligées de fermer leurs portes. 

Ce n’est pas tout. La fermeture des frontières affecte aussi le domaine de la santé. Pas mal de Burundais se rendaient à Kigali pour les soins de meilleure qualité notamment le traitement du cancer.

Poursuivre le dialogue diplomatique entamé depuis quelque temps entre les deux parties aurait été la meilleure solution pour les peuples des deux pays. 

 

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