Le combat entre les aspirations personnelles et les attentes familiales est un dilemme de taille, particulièrement pour certaines filles en âge de se marier. Voici l’histoire de Muhiteka, 26 ans, qui se retrouve au centre d’un tourbillon émotionnel. Elle a été sommée par sa famille d’épouser son beau-frère, à la mort de sa grande sœur. Récit.
Native de Buterere, orpheline de père, je viens d’une famille de conditions moyennes. Ma mère nous a élevé seule. Notre aînée, qui avait « réussi » à fonder sa propre famille, nous a quittés trop tôt, laissant derrière elle trois enfants. Après les funérailles de ma sœur, Bertrand, son mari, approche ma mère, pour lui demander de l’aide pour élever les enfants, car son travail le forçait à partir souvent dans les missions de travail à l’étranger.
Ma famille va alors prendre la décision de m’envoyer m’occuper de mes neveux et nièces. Adolescente que j’étais, je me sentais dans un rôle qui me semblait trop adulte, celui d’une maman improvisée. Au début, j’étais submergée par la peur. Cette responsabilité pesait lourd sur mes épaules, qui étaient encore fragiles. Je me demandais souvent si j’étais à la hauteur, si j’allais réussir à combler le vide laissé par la maman de mes nièces, ma grande sœur.
Les premiers jours ont été difficiles, mais avec le temps, les enfants sont devenus une part de moi. Ils ont commencé à m’appeler « maman », un mot doux et douloureux, qui symbolisait à la fois l’amour et l’absence de leur véritable maman.
Face à un choix bouleversant
Aujourd’hui, j’ai grandi, j’ai mes propres rêves, mes propres envies. J’ai rencontré quelqu’un avec qui je voudrais construire un avenir. Un amoureux. Pour la première fois, je sens en moi le désir de vivre une vie qui m’appartient pleinement, de bâtir quelque chose de personnel, de me marier et de fonder mon propre foyer.
Il va de soi que je devais partager mes projections à la famille. Mais quand je leur ai partagé mes plans, leur réaction m’a bouleversée, je suis tombé dans l’effroi. Ils m’ont suggéré d’épouser le mari de ma sœur disparue. Selon eux, ce serait la meilleure solution pour les enfants. Ils pensaient que je pourrais être la mère qu’ils ont perdue et que rester dans cette famille apporterait la stabilité dont ces enfants ont besoin, que d’une certaine façon, je remplis déjà ce rôle depuis toutes ces années.
Je me suis retiré pour essayer de comprendre leur point de vue. Oui, dans la positivité de toute situation, il y’a de l’amour derrière leur façon de voir les choses. Ils souhaitent, avant tout, le bien-être des enfants. Et ma vie ? Suis-je prête à sacrifier mes propres rêves pour répondre à leurs attentes ? J’aime ces enfants, et une part de moi se sentait déchirée à l’idée de les laisser. Pourtant, je sais aussi que j’aspire à quelque chose de différent : vivre pour moi.
La pression que ma famille exerce sur moi pour épouser Bertrand, mon beau-frère, me bouleverse et m’effraie. Ma mère, avec des mots qui résonnent comme un appel désespéré, me dit : « Ndagutakambiye kibondo, umfashe urongorwe na Bertrand kuko niwajahandi, utwuzukuru twanje tuzorerwa na mukase aturye umutima »(je t’en supplie, mon enfant, marie-toi avec Bertrand, car si tu pars ailleurs, mes petits-enfants seront élevés par une marâtre qui les fera souffrir, Ndlr). Elle insiste, ajoutant que refuser serait comme trahir la mémoire de ma sœur et anéantir les espoirs de ma famille.
Bertrand, quant à lui, ne comprend pas pourquoi je voudrais me marier avec un autre homme. Il exerce aussi une pression sur ma famille, me reprochant d’aller chercher un autre partenaire alors qu’il est là pour moi. Il me dit : « Kubera iki wagiye kurondera umu chéri hanze kandi jewe naringaha, kandi mfise vyose naranagufashije, kandi na mariage uriko urashaka jewe nditayari kuyikora ?» (Pourquoi tu vas chercher quelqu’un d’autre alors que je suis là, que je peux assurer tout, même ce mariage que tu veux ? Ndlr).
Ces pressions de ma famille et celles de Bertrand, me font sentir comme piégée entre leurs attentes et mes propres désirs.
N’ai-je pas, moi aussi, le droit de rêver de ma propre vie ? Ce poids sur mes épaules m’écrase, m’étouffe, comme si mon désir d’aimer, de me réaliser pour moi-même, était perçu comme un acte d’égoïsme.
Je me demande alors jusqu’à quel point doit-on me sacrifier pour le bien-être des autres ? Peut-on construire son propre bonheur sans que cela soit perçu comme une trahison envers ceux que l’on aime ?
Il faut que les familles surtt les mères laissent leurs enfants à faire leurs propres choix, c’est pas parcequ’elle a aidé Bertrand à elever ses enfants qu’elle a envie de se marier avec elle(Amour forcé). Depuis ces années Bertrand pouvaient conquerrir son coeur mais ne l’a pas fait…il se voit comme un mâle dominant dans ce cas. Courage à elle.
De ma part je te soutiens mademoiselle vaut mieux vivre tes propres rêves au lieu de vivre les rêves de tes Parents et Amis,courage dans ton Combat qui n’est pas du tout facile à ne pas oublier la prière dans tes projets à venir.
Il.faut laisser cette fille choisir son partenaire.et la grand mère peut s’occuper de l’éducation de ses petits enfants
Super 👌 👍 😍 🥰 😘
Et la fin de l’histoire ? On veut une suite !!