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La double casquette du policier

En rentrant d’une rencontre organisée au Rwanda, de jeunes étudiants burundais ont assisté à une attitude étonnante chez un policier. Le blogueur Egide Nikiza, un des étudiants, nous raconte en détail une aventure qui l’a poussé à se poser des questions sur le professionnalisme des agents des forces l’ordre.

Ruhwa, frontière burundo-rwandaise. Les deux policiers en faction à la frontière nous accueillent avec le sourire aux lèvres. Nous franchissons toutes les barrières à pied sans déconvenue. Les véhicules nous rejoignent après une quinzaine de minutes. Les chauffeurs ont fait tamponner leurs documents de voyage après les passagers. J’ai personnellement hâte d’arriver à Bujumbura. Je dois participer l’après-midi à une formation à laquelle j’ai été invité.  

Une vigilance à outrance

Il est presque midi quand notre convoi de cinq taxis arrive au chef-lieu de la commune Rugombo. L’endroit grouille de monde. « Des jeunes gens qui viennent aussi nombreux du Rwanda doivent être contrôlés minutieusement ! » s’exclame un jeune dont les yeux sont rivés sur notre convoi. Qui est-il ? Les gens se massent autour de la route. Plus loin, les voitures roulent comme si de rien n’était.

Une arrestation qui fait rire

À notre surprise, on nous informe que nous devons rebrousser chemin. Un policier en civil  a intimé l’ordre aux chauffeurs. Nous n’avons pas le choix. Nous obtempérons. Le policier qui a ordonné notre marche arrière est à quelques mètres. Il ne nous brusque pas quand nous l’approchons. Cependant, il saisit toutes nos cartes d’identité. Certains d’entre nous commencent à trembloter. Le policier menace de nous garder jusqu’à 16h. Il se fâche contre l’aide-chauffeur qui essaie d’expliquer que nous sommes blancs comme neige. Après avoir remarqué que nous étions tous Burundais, nos cartes d’identité nous sont remises aussitôt.

Le policier se change en cambiste

Certains d’entre nous demandent ensuite où ils peuvent trouver un bureau de change. Ils ont quelques billets de francs rwandais et ils veulent les convertir en francs burundais. L’information parvient au policier qui nous a arrêtés et l’homme change aussitôt d’attitude.

Le ton sévère et l’air renfrogné disparaissent par enchantement .  Il promet, tout à coup affable, de régler rapidement l’affaire de change. Comme il n’a pas de liasses de billets sur lui, il court à la banque. « La banque se situe à quelques mètres d’ici, je reviens tout de suite. », nous supplie-t-il, tout excité.  À le voir en train de courir, on croirait qu’il est à la conquête d’une médaille olympique. Après quelques minutes, le policier réapparaît et se transforme en cambiste. L’attitude de cet homme me dépasse. Ses supérieurs savent-ils qu’il exerce un double métier ? Cela est-il permis ? Ceci est un clin d’œil au ministère de la sécurité publique.

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Les commentaires récents (1)

  1. Est-ce que nos chers dirigeants lisent ces publications ? Si oui ils réagiront mais…si le policier était de mèche avec sa hiérarchie ? Serait-il la première fois ?