Au Burundi, les demandes en mariage suivent progressivement de nouvelles règles. Comment cela se passait dans le temps ? Qu’est-ce qui a changé actuellement ? Explications du blogueur Spageon Ngabo.
Ariel vient récemment de faire sa proposition de mariage à Nanette Ineza. Un événement qui ne fut pas du tout anodin. Il témoigne : « Nous venons de cheminer ensemble pendant plus de deux ans. Nous avons décidé qu’un mariage nous conviendrait. Il fallait donc qu’on rende publique cette conclusion. Voilà comment et pourquoi je suis allé jusqu’à la surprendre par une proposition de mariage, à genoux devant nos amis et dans une ambiance festive ».
Ariel n’est pas le seul, surtout à Bujumbura. Et « tout change, tout évolue », les coutumes aussi. Au Burundi, la proposition de mariage par un garçon à sa fiancée est aussi vieille que la société burundaise elle-même. Seulement, il existe une nette différence entre la façon dont cela se faisait dans le temps et la tendance actuelle. Ce qui suscite une question substantielle : dans une société qui est rongée par la pauvreté, est-il encore conseillé d’enjoliver certains événements, telle une demande en mariage ? Les avis divergent.
Demande à l’ancienne
Pour assister à une demande en mariage qui se rapproche de la tradition, il faut aller dans les milieux ruraux. Quand Mademoiselle dit « oui », cela ne suffit pas. Il faut concrétiser l’accord. Monsieur prépare un cadeau : un pagne, une somme d’argent, une sortie dans un bar, tout est dicté par les moyens du prétendant. On appelle ça « uruvugano » .
Mademoiselle peut alors (parfois) décliner la proposition. Mais quand elle prend le(s) cadeau(x), l’affaire est dans le sac. Car ce joli don est pour les deux une preuve que la dernière discussion sur le mariage n’était pas une plaisanterie.
La tendance actuelle
Ce que l’on voit aujourd’hui n’a rien de traditionnel. Ce n’est plus rare à Bujumbura qu’une proposition de mariage rivalise en tralala avec la noce elle-même. Importation occidentale ? Influence des histoires hollywoodiennes ? Peut-être. Si, selon la tradition, cela n’est qu’une affaire entre les deux fiancés, la jeune génération burundaise semble avoir embrayé sur une autre lancée. Il faut impliquer les amis, préparer une soirée arrosée, sans oublier que cela doit être une surprise à la meuf. Sauf que l’une des conséquences de cette « acculturation » est le caractère budgétivore de la nouvelle tendance. Edith, jeune mariée conseille : « Il faut être modeste. Même s’il n’y a pas de bague à la clé, le seul geste de le demander devant les amis donne à la jeune fille le sentiment d’être valorisée».
Un homme averti…
Hahahhaahhh!!!! Merci Spageon pour ce conseil. Moi-meme je constate qu’on fait trop. Et ton point de vue rejoint celui que j’ai lu quelque part dans un journal où Abbé Ntabona Adrien parlait de la « festose » qui caractérise les Barundi. C’est un danger pour la nation. En Kirundi on dit: « Inka igira amaso manini ariko ntiyibonera ». Nous avons besoin d’une p*t*t* participation du gouvernement pour reglementer ces acquis de Telenovela, Hollywood , …
Bonjour! Je vient de lire votre postulage en rapport avec le mariage mais j’ ai conclu que au Burundi tout a changé . cette acculturation n’est pas mauvaise mais essentielle est de savoir la culture burundaise dit .
»Même s’il n’y a pas de bague à la clé, le seul geste de le demander devant les amis donne à la jeune fille le sentiment d’être valorisée», peut-on lire dans le commentaire. Soit. Par contre, traiter une femme de meuf comme vous le faites quelque part dans le texte n’est pas du tout valorisant, Pas du tout.
Un conseil à suivre absolument, messieurs : ne faites JAMAIS votre demande en mariage devant la famille, ou pire, la belle-famille ! La demande en mariage reste avant tout un évènement intime…
Nicolas de http://www.apoteosurprise.com