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Burundi vs. Rwanda : le ballon orange l’emporte sur la politique

S’il faut dire les choses telles qu’elles sont, nous n’aurions jamais eu ces moments radieux entre les meilleurs du basketball burundais et rwandais à Bujumbura, ou encore moins dans la capitale rwandaise, sans la capricieuse et maligne reine mère des grands Hommes : la politique. Ce récit et ces clichés sont le reflet d’un amour conditionnel. Les fans s’expriment.

C’est d’abord l’hospitalité qui revient toujours sur la bouche des visiteurs quand ils racontent leur séjour au Burundi (et nous en sommes fiers). Mais c’est actuellement un profond sentiment de gratitude que les sept heures de voyage en voiture entre les deux pays ne sont plus ce qu’elles étaient : une destination qui n’est plus incertaine ou dangereuse. Plus maintenant. En témoignent de nombreux week-ends passés dans chacun des deux pays, mais notamment le championnat amical du ballon orange qui vient de débuter, opposant les 12 meilleurs basketteurs de chaque côté. 

 

’Nce nshaka nipfire’’ (après ceci, je peux mourir, Ndlr), disait un supporter burundais après le match qui s’est tenu ce 2 décembre. Des mots et un sentiment que je partage avec lui, moi qui avais été malade la veille. Terrassé par une grosse migraine et une envie constante de vomir, je craignais de rater ce grand rendez-vous. Mais miracle, à 2h du match, j’avais déjà pris place dans les gradins, sous un soleil de plomb. 

Quand j’ai vu une fusion de danses burundaises, puis rwandaises sur le terrain, c’était une confirmation de ce que disent les grands Hommes en costard quand ils parlent de « volonté politique ». Mais quand j’ai vu quelqu’un, un homme, visiblement Rwandais, plus ou moins jeune, tourner gaillardement mille fois sur le terrain vêtu des trois couleurs rwandaises au-dessus desquelles un soleil qui tonifie un nouvel espoir, c’était mon premier choc. J’utilise ce mot pour être fidèle à mes sentiments. Car ce drapeau symbolisait pour certains, il n’y a pas longtemps, un crime, la trahison et tout ce qui est contre « la belle destinée du Burundi »

Ce fut de belles rencontres dans les tribunes comme sur terrain, notamment entre les joueurs autrefois, coéquipiers dans des équipes rwandaises. Notamment William Robeyns et Armel Sangwe, ou encore Ntore Habimana et Guibert Nijimbere. Je vous laisse apprécier ce moment d’amitié capturé par notre photographe. 

Mais les meilleurs moments viennent toujours à la fin. Ce match nous a tous tenus en suspens pendant toutes les mi-temps qui se soldaient en égalité des deux formations. Une autre preuve que c’était bien les meilleures des deux pays sur un même ring, mais déterminés et engagés. Les animations dans les tribunes prenaient toutes les formes, parfois hilarantes, d’autres fois hésitantes, silencieuses. Mais les Burundais ont su en découdre avec cette dualité soldée à 3 points d’écarts (BUR 76-73 RWA) grâce aux fautes commises par l’équipe adverse dans les dernières minutes des prolongations, remportant ainsi le match ‘’aller’’ des Best of Burundi vs. Best of Rwanda. 

« L’œuvre est une sueur », la célébration du coach principal de l’équipe burundaise au milieu d’une foule conquise, le traduit mieux. Mais encore que le ballon triomphe là où la politique demeure têtue.  

Pour une autre victoire au-dessus des pays du lait et du miel et des milles collines, ce 9 décembre 2023 à BK Arena.

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