S’il y a une question qui est revenue dans le Forum National sur le développement et lors des états généraux de l’éducation, c’est bel est bien la démographie galopante. Malgré des politiques et programmes, les chiffres ne cessent d’aller crescendo. Pourquoi ? Où est-ce que ça coince ?
Les chiffres donnent le vertige. Aujourd’hui, en moyenne, chaque ménage possède 0,25 hectares en ce qui concerne la propriété foncière. Le taux de fécondité est de 6 enfants par femme avec un démarrage précoce de la maternité. D’après une étude, la plupart des filles sont sexuellement actives à 15 ans. Et très vite, elles tombent enceintes naturellement. À ce rythme, d’après les projections, la population burundaise aura doublé d’ici 2050.
C’est un désastre annoncé quand on voit déjà le nombre d’enfants de rue qu’il y a dans ce pays (un tour dans les villes suffit pour s’en rendre compte) et le nombre d’enfants qu’il y a par classe. Quel avenir pour ces enfants ? Que vont-ils manger ? (avec l’exiguïté des terres) Quel genre de rêve auront-ils dans un pays peu rassurant à ce jour ? (avec un taux de chômage des jeunes de 65,4%).
Des politiques oui, mais pour quels résultats ?
Le pays a mis en place des stratégies et programmes pour limiter les naissances et réduire la fécondité. Je fais allusion ici à la Politique démographique nationale de 2011, le Programme Nationale de la Santé de la Reproduction (PNSR) et les Programmes de l’UNFPA. Mais, force est de constater que les résultats se font toujours attendre.
En ce qui concerne les raisons de ce manque de résultats satisfaisants, je trouve que la politique de la gratuité des soins, les églises et les besoins en services de planning familial sont à l’origine. À titre illustratif, lorsque le gouvernement a annoncé la gratuité des soins maternels, les couples se sont peut-être sentis encouragés à procréer. Ce n’est pas tout, les églises donnent du grain à moudre. Au moment où elles devraient user de leur autorité morale pour aider dans la sensibilisation à la limitation des naissances, certaines d’entre elles découragent carrément l’usage des contraceptions arguant qu’il est contraire à la volonté divine. Cela qui ne fait qu’empirer la situation.
Ainsi, certaines femmes burundaises (majoritairement croyant à 91,5%) se sont retrouvées avec des besoins non satisfaits en matière de planning familial. Ici, je fais référence à la proportion de ces femmes, qui sont en majorité sexuellement actives, mais qui veulent retarder la maternité pendant au moins deux ans, mais qui n’utilisent aucune méthode de contraception moderne.
Des pistes de solution
Le constat est qu’en matière de planning familial, il y a encore du chemin à faire au Burundi. Ce dernier est particulièrement important, car c’est l’une des stratégies pour espacer ou limiter ces naissances.
Donc, l’accès au planning familial est crucial. Je trouve qu’il est plus qu’urgent de revoir notre politique démographique. À mon avis, la première mesure de résolution contre la fécondité élevée consisterait à instaurer des programmes de planning familial rigoureux et obligatoires qui apportent d’une part aux femmes l’information et l’accès à la contraception et d’autre part à maintenir les jeunes filles aussi longtemps que possible à l’école, pour les soustraire aux mariages précoces et aux grossesses non désirées à travers une information fiable sur leur santé sexuelle et reproductive et des services de prise en charge conformes à leurs besoins.
Limiter les naissances est un bon moyen d’amorcer le développement de notre pays. La baisse de la croissance démographique aura pour avantage de réduire la charge des ménages et de l’Etat. Et au bout du compte, c’est la pauvreté qui va reculer.
Aussi longtemps que les moyens conséquents et les politiques adéquates ne seront pas consacrés au planning familial, la résolution de baisser la fécondité au Burundi restera une illusion. Tout dépendra avant tout des politiques publiques. Mais à la base de tout, il y a le changement des mentalités.
Sujet très utile
À mon avis, la première
mesure de résolution contre la fécondité élevée
consisterait à instaurer des programmes de planning
familial rigoureux et obligatoires qui apportent d’une
part aux femmes l’information et l’accès à la
contraception et d’autre part à maintenir les jeunes
filles aussi longtemps que possible à l’école.
C’EST LA SEULE SOLUTION TANGIBLE
Sujet sensible et utile.
Les solutions proposées dans la rédaction seraient tangibles si mises en œuvre